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Publié le dimanche, 1 octobre 2017 à 09h57

La Dolce Vita, Les avant-gardes dans la Rome d’après-guerre

Par Ilaria Venneri

La Dolce Vita

La Galeria Tornabuoni Art inaugure l'exposition "La Dolce Vita, Les avant-gardes dans la Rome d’après-guerre".
L’expression dolce vita se réfère à la période historique des années 1950-1960 et plus particulièrement aux tendances et au style de vie qui ont été rendus célèbres grâce au film de Federico Fellini, La Dolce Vita, un chef-d’œuvre du cinéma italien.

Dans les des années 1950, Rome est une ville vivante qui se remet des souffrances de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont les années du boom économique, où l’on retrouve l’envie de vivre et de profiter de la beauté des choses. À ce moment-là Rome est la destination de nombreux intellectuels et artistes internationaux tels que Robert Rauschenberg ou Cy Twombly.

Parmi les débris de la Seconde Guerre mondiale ressort une onde de changements qui se révèleront le commencement d’une nouvelle époque, avec l’apparition des mouvements artistiques qui marqueront le xxe siècle. L’exposition explore la façon dont les avant-gardes nées à Rome – les groupes Forma 1, Origine et la Pop Romaine – ont émergé du panorama culturel de ces années et influencent encore aujourd’hui la création contemporaine.

La Dolce Vita rend hommage et documente ce moment historique pour l’art européen de ces années à travers une sélection de 40 œuvres ayant déjà toutes été exposées dans des musées, dans la plupart des cas réalisées dans les années 1950 et 1960 (Burri, Accardi, Dorazio...), ou dans les années suivantes, mais dont la poétique et le langage dérivent directement de cette période (Kounellis, Ceroli).

Un premier groupe d’artistes se démarque en 1947, prenant le nom de Forma 1. Animé notamment par Carla Accardi, Piero Dorazio et Giulio Turcato, le groupe publie la revue Forma 1 en avril 1947, ainsi qu’un manifeste du même nom dans lequel ses artistes se proclament « formalistes et marxistes ».

Forma 1 promeut un art structuré mais pas réaliste, donnant de l’importance à la forme et au signe dans leur signification basique et essentielle, éliminant dans leurs œuvres toute représentation symbolique ou psychologique. Le groupe se dissout en 1951, mais a marqué profondément l’art italien du xxe siècle.

L’année 1951 est également celle de la naissance du groupe Origine, dont Piero Dorazio fut également membre.

Par ailleurs, la capitale romaine bénéficie d’un dialogue direct avec les Etats-Unis et est sujette à une forte influence du langage du Pop Art américain. Dès la fin des années 1950, on assiste à Rome à la révélation des précurseurs de la scène Pop Italienne : Mimmo Rotella et ses célèbres décollages, puis d’autres artistes comme Mario Ceroli avec ses sculptures.
La Pop romaine trouve son unité dans l’Ecole de Piazza del Popolo composée notamment de Tano Festa, Franco Angeli et Mario Schifano.

N’abandonnant pas totalement la figuration, la Pop romaine développe ses propres particularités, définies par des références culturelles au passé. Ces recherches et références à l’histoire de l’art influenceront également le travail de Pino Pascali et Renato Mambor.

Dans ce contexte d’émulation artistique, des artistes comme Mario Ceroli et Jannis Kounellis ont mené des expériences plus radicales. Créant des formes sculpturales et défiant les notions traditionnelles de classification artistique, tant au niveau des matériaux que du genre, ces idées se concrétiseront plus tard dans l’Arte Povera.

En hommage à Jannis Kounellis, décédé en février dernier, la dernière salle d’exposition sera dédiée à son œuvre monumentale Untitled (1989), une pièce mesurant 16 mètres de long, faite de fer, plomb, charbon et lampes à huile — matériaux caractéristiques du travail de Kounellis et de l’Arte Povera.

Informations pratiques
  • Galeria Tornabuoni Art
  • Passage de Retz 9 rue Charlot - 75003 Paris. Téléphone : +33 (0) 1 53 53 51 51
  • Du 20 octobre 2017 au 20 décembre 2017