L’Italie si j’y suis de Philippe Fusaro

Par Stefano Palombari

C’est un roman délicat et touchant. Un périple à la recherche du passé qui débouche sur un nouvel avenir. Le « Voyage en Italie » c’est récurrent dans l’histoire de la littérature. Souvent c’est un moyen de se ressourcer. Pour Sandro, le protagoniste de ce roman, « ressourcer », c’est justement explorer ses propres sources, ses origines. Lyonnais de père italien, Sandro avait toujours rêvé de se mettre en route pour franchir les Alpes avec son géniteur.

Faute de ça, il décide d’y amener Marino, son fils d’une dizaine d’années. On est à la fin des années soixante-dix. Même si aucune date n’est citée dans le texte, certains détails laissent comprendre l’époque à laquelle ce voyage a lieu.

C’est la rupture douloureuse et brutale avec la mère de l’enfant, qui a déclenché cette décision importante. Une belle complicité s’installe entre Sandro, le parent en mal d’amour, qui fume comme un pompier et boit comme un trou, et Marino, le jeune enfant fan, et parfois « alter ego », du héros soviétique Youri Gagarine.

À bord d’une Alfa Romeo Spider noire, les deux hommes se déplacent dans la Péninsule au fil de leurs envies. Ils montent un peu, puis, ils redescendent, de plus en plus, presque une chute, jusqu’à atteindre la pointe la plus méridionale de la Sicile.

Lorsqu’on touche le fond, on ne peut que remonter. Au plus bas, au sens propre comme au figuré, Sandro commence à se sentir mieux. Il perçoit une amélioration, il est en train de guérir, alors ils entament la montée. Mais pour Sandro la décision est prise et est irréversible.

Malgré quelques clichés sur les Italiens et quelques fautes d’orthographe (concernant les mots italiens), L’Italie si j’y suis est écrit dans un style original et très imagé, qui mélange entre autres des vers de poèmes et des strophes de chansons. C’est un roman plaisant et émouvant.