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Publié le vendredi, 6 mars 2015 à 11h04

Il faut toujours terminer qu’est-ce qu’on a commencé

Par Marco Lotti

Une scène du spectacle

Il faut toujours terminer qu’est-ce qu’on a commencé est un spectacle librement inspiré des œuvres de Alberto Moravia en particulier du Mépris, Jean-Luc Godard, Homère, Dante. “Quand on accepte de l’argent de quelqu’un, c’est toujours que l’on a vendu quelque chose.”

On connaît surtout Le Mépris par la version de Jean-Luc Godard. Nicolas Liautard et ses acteurs sont revenus au roman de Moravia et au texte d’Homère pour réécrire en forme de spectacle cette histoire de désamour.

Un auteur de théâtre en panne est engagé pour écrire le scénario d’un film commercial d’après l’Odyssée. Il n’a accepté cette proposition que pour des raisons d’argent. Le mépris soudain, mystérieux, que sa femme éprouve pour lui est-il le symptôme du malaise qu’il a lui-même à “se vendre” ? À moins que les amours d’Ulysse et de Pénélope, sujet d’âpres débats entre le producteur, le réalisateur et le scénariste, ne recèlent la clé de cet assèchement du couple...

Tout en s’émancipant entièrement du film de Godard, la mise en scène de Nicolas Liautard s’inspire du cinéma, en lui empruntant sa liberté de rythme, sa fluidité, ses passages en douceur d’une scène elliptique au temps réel d’un dialogue, d’un contact, d’un regard... Cette variation sur Le Mépris partage avec la Nouvelle Vague une quête de la vérité du jeu. Et un sens de la légèreté : c’est sans imposer de réponses que ce spectacle subtil questionne le jeu du désir et de la réussite sociale, financière, artistique.

Informations pratiques
  • La Colline - théâtre national
  • 15, rue Malte Brun - 75020 Paris (M° Gambetta). Tél. 0144 62 52 52. Tarif : de 14 à 29 €.
  • Jusqu'au 29 Mars 2015. Du mercredi au samedi à 21h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h