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Publié le dimanche, 24 mars 2024 à 09h56

Films italiens, au Festival international du film documentaire « Cinéma du réel »

Par Italo Parigi

Un moment de Voyage à Gaza de Piero Usberti

Le 46e festival international du film documentaire « Cinéma du réel » se tiendra à Paris, au Centre Pompidou et dans les salles de cinéma associées à sa programmation jusqu'au 31 mars 2024. Deux films italiens au programme.

Prove di stato de Leonardo Di Costanzo. Ercolano, dans la banlieue de Naples, est en butte à la corruption, au dysfonctionnement des services publics, à un chômage record. Une grande partie des dirigeants de la vieille classe politique se retrouve devant les tribunaux. En décembre 1995, Luisa Bossa, élue maire, montre sa détermination à rétablir un État de droit.

Voyage à Gaza (Journey into Gaza) de Piero Usberti. À Gaza, il faut arriver le soir au printemps, s’enfermer dans sa chambre et écouter les sons qui entrent par les fenêtres ouvertes… Nous sommes en 2018. J’ai 25 ans et je suis un voyageur étranger. Je rencontre de jeunes palestiniens de mon âge.

« Assemblé à partir d’images anciennes juste avant les attentats perpétrés par le Hamas le 7 octobre et les attaques menées en retour par l’armée israélienne, le récit de Piero Usberti ne se prétend pas neutre : les rencontres du cinéaste avec les Gazaouis informent nécessairement sa vision. Mais son point de vue reste celui d’un étranger, qui fait de sa distance avec la situation une force. Il nous invite à tout reprendre à zéro, posant les données de base constitutives de Gaza : la Naqba, l’état de siège, le manque d’emplois et d’électricité, l’instrumentalisation du terrorisme de quelques-uns pour soumettre tout un peuple, le poids des traditions.

Si Piero Usberti dénonce les violences d’Israël envers les civils palestiniens, les privations de droits qu’ils doivent endurer, transparaissent surtout au fil de son voyage des aspirations universelles, que la situation particulière de la région ne fait qu’exacerber. À rebours des comptes-rendus médiatiques qui généralisent à l’excès, le film égrène des rencontres avec des jeunes gens dont il sait mettre en avant la singularité : Sara, humanitaire, Mohanad, communiste convaincu, Jumana, aspirante avocate… Le texte sensible mais sans emphase qui guide le récit revient toujours à l’émotion du narrateur, modeste humain parmi les humains. C’est à cette hauteur qu’apparaît avec le plus de clarté une vérité incontestable et pourtant trop facilement oblitérée : le respect dû à toute vie humaine. » Olivia Cooper-Hadjian

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