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Publié le jeudi, 14 mars 2013 à 09h45

Exposition, Les couleurs dans les vers de mes poètes italiens

Par Stefano Palombari

La librairie italienne Tour de Babel, vous convie à l'exposition de Jacqueline Kiang Les couleurs dans les vers de mes poètes italiens du 22 mars 2013 au 20 avril 2013.

On a le plus souvent une idée romantique de la Librairie, celle d'un lieu où le libraire, de préférence un rien parcheminé, passe ses journées dans un dialogue feutré avec ses livres. Sous peine de faillite à brève échéance, toute autre est la réalité quotidienne du préposé.

Sa vie est réglée au rythme de l'ouverture de la porte de la boutique quand paraît le client objet de tous les désirs. La Rencontre advient. Au fil des jours, des ans et des décennies si l'entreprise résiste au temps, le libraire accumule fatalement une quantité considérable de rencontres, et son habileté consiste à refouler le plus vite possible les rencontres déplaisantes et à conserver et à cultiver celles qui l'ont enrichi et qui continuent de l'enrichir.

Je me souviens qu'un matin, il y a une vingtaine d'années de cela, une Dame frêle et sympathique a poussé la porte de la librairie. Je me souviens que nous nous sommes mis à discuter, je ne me souviens plus exactement de quoi, mais à coup sûr depuis les étagères quelque poète nous a aidé à rompre la glace. De ce jour, le dialogue avec Jacqueline n'a jamais cessé.

D'elle j'ai appris combien la poésie, dépouillée de tous les oripeaux de l'académisme, au-delà de toutes les poses de qui se sent habité par la poésie, peut devenir un élément aussi indispensable que l'air.

Jacqueline respire la poésie, elle en tire son oxygène, une vitalité inépuisable. Et c'est cette vitalité que depuis toujours, dans ses œuvres, elle restitue à la parole des poètes aimés. Mais jamais peut-être comme dans ces derniers tableaux le trait, l'encre, le collage, la couleur de Jacqueline ne se sont autant ouverts dans une respiration à plein poumons, ne se sont comme fondus dans une aura de chaude et douce lumière, ne se sont à ce point coulés dans le paysage de la poésie.