Archives Art Italien

Publié le vendredi, 20 février 2009 à 13h41

Imaginaire de l’Arioste, l’Arioste imaginé

Par Ilaria Venneri

Le donne, i cavalier, l'arme, gli amori, le cortesie, l'audaci imprese io canto, (Je chante les dames, les chevaliers, les armes, les amours, les courtoisies, les audacieuses entreprises) c'est ainsi qui débute le Roland furieux, grand poème chevaleresque que Ludovico Arioste (1474 - 1533), écrivain et homme de cour au service des princes d’Este, publie en 1516 à Ferrare.
Le Roland furieux de l'Arioste fait partie de ces grandes œuvres littéraire qui ont depuis toujours inspiré les arts: de l'opéra aux marionnettes siciliennes, de l'écriture à la sculpture et à la peinture, cette épopée en vers, chevaleresque et merveilleuse, a ainsi irrigué l'imaginaire et la créativité des artistes.

Cet ample poème chevaleresque (près de 40 000 vers) respire l’exubérance, la grâce et la curiosité intellectuelle de la Renaissance italienne. Avec ses magiciens et ses forêts enchantées, ses combats fabuleux, ses chevaliers extravagants et ses troublantes héroïnes, c’est un formidable réservoir d’images. L’Arioste les puise dans la tradition romanesque et courtoise du Moyen Âge, qu’il conjugue à d’autres thèmes issus de l’Antiquité et de la culture littéraire et visuelle de son temps.

L’univers qu’il met en scène dans Roland furieux est ainsi empreint d’un imaginaire courtois et chevaleresque dont on trouve des échos chez de nombreux artistes de la Renaissance italienne, de Pisanello à Nicoló dell’Abate. Sa liberté d’invention, ses questionnements sur la nature humaine, la beauté et l’expressivité de sa langue ont à leur tour nourri la créativité d’artistes, notamment en France au XIXe siècle. À travers les amours, combats et voyages des chevaliers de Roland furieux, cette exposition propose une réflexion sur les influences réciproques de l’image et du texte dans la création artistique et littéraire. Le propos de l’exposition, essentiellement nourri par des œuvres des collections du Louvre, prendra également appui sur des pièces exceptionnelles du musée national Gustave Moreau et de la Bibliothèque nationale de France : les principales éditions italiennes du Roland furieux au XVIe siècle, dont l’editio princeps de 1516, seront présentées ainsi qu’un exemplaire unique du poème illustré par des dessins originaux de Gustave Doré.

Le parcours de l’exposition, organisé en deux salles, reflète l’articulation de son intitulé – Imaginaire de l’Arioste, l’Arioste imaginé. Le choix proposé dans ces deux salles, l’une consacrée à la Renaissance, l’autre au XIXe siècle français, n’a pas privilégié les œuvres purement illustratives. La première s’articule en trois volets, évoquant successivement le couple central du poème, dames et chevaliers errants, puis les motifs de l’« alta fantasia » chère à l’Arioste. La seconde salle rassemble autour de Roger et Angélique des œuvres de Delacroix, Ingres, Barye, Moreau et Doré. Quelques-uns des dessins que la lecture de l’Arioste a inspirés à Fragonard permettent d’assurer la transition entre les deux salles ; elles s’imposent à la fois comme des fidèles illustrations du poème et de remarquables essais d’improvisation créatrice.

Et pendant l'exposition à l'Auditorium du Louvre...

Orlando furioso, extraits



Lundi 30 mars 2009 à 20h30



Stefano Accorsi, acteur italien découvert en France notamment grâce à la Chambre du fils de Nanni Moretti ou bien Romanzo Criminale, viendra nous lire un montage de textes extraits d’Orlando furioso (Roland furieux) dans la langue originale. Un grand moment de poésie et de musique du langage.








Informations pratiques
Musée du Louvre
Salles Mollien
Dates : du 26 février 2008 au 18 mai 2009

Partenariat Musée du Louvre / L'Italie à Paris
jeu-concours des places à gagner (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre

Nicolo dell'Abate, École lombarde, six femmes marchant, © Musée du Louvre
Musée du Louvre, du 26 février au 18 mai 2009 jeu-concours terminé