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Publié le jeudi, 8 octobre 2020 à 08h00

David Casini, Ritratto di uomo con caminetto, Exposition à la Galerie Valeria Cetraro

Par Ilaria Venneri

David Casini

Du 10 octobre 2020, la Galerie Valeria Cetraro présente "Ritratto di uomo con caminetto" une exposition de l'artiste David Casini.

David Casini subtilise. En un même mouvement, il dérobe et raffine, capture et captive. Sa pratique s’inscrit dans un mode d’extraction, digérant ce qu’il cueille en des compositions d’une sophistication extrême. Sous verre, dans le volume de vitrines ou par des surfaces encadrées, il restitue le monde en en organisant des indices selon d’impénétrables arborescences. Cette herborisation encyclopédique découle d’un désir à thésauriser ses alentours, au regard d’une culture classique.

Prélèvements triviaux et références savantes se rencontrent dans de petits inventaires dont chaque élément, pour intégrer au mieux son système, est usiné par l’artiste, de ses mains. Celui-ci est l’artisan de ses propres dioramas cérébraux. Par moulage ou photographie, l’univers s’ordonne. Ces œuvres nous en offre plus qu’une nomenclature. Elles en partagent la lecture. Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Valeria Cetraro, David Casini affirme son élan à transformer tout paysage en portrait. Ce jeu évoque un irrésistible renversement des standards, passant si l’on se réfère au lexique de la peinture, du format « à l’italienne » vers celui « à la française ».

Alors tout chavirerait, de l’horizontale à la verticale, du panorama à la figure, de l’extérieur à l’intérieur, de l’environnement à soi. Et sa plus récente série témoigne d’une expérience de la réclusion. Selon le dictionnaire, le confinement désigne le maintien d’un être dans un milieu restreint et clos. Cette violente définition trouve une résonance opportune avec un travail qui multiplie les claustrations. Il insiste sur un isolement redoublé, donnant à voir des cages ostentatoires.

Ses châsses sont des présentoirs à images. L’artiste les articule toutes autour d’une seule, chambre mentale, écrin existentiel, boîte crânienne. Car c’est dans sa tête qu’il nous cloître.

Informations pratiques
  • Galerie Valeria Cetraro
  • 16 rue Caffarelli 75003 Paris
  • Du 10 octobre 2020 au 7 novembre 2020