Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand. Exposition au musée de l'Orangerie

Par Marco Lotti

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Le 20 septembre 2023, le musée de l'Orangerie inaugure une exposition consacrée au peintre italien Amedeo Modigliani et tout particulierment à son rapport avec le marchant d'art Paul Guillaume. L'exposition restera ouverte jusqu'au 15 janvier 2024.

Près d’un siècle après la rencontre entre les deux hommes en 1914, cette exposition se propose de revenir sur l’un des moments emblématiques de la vie d’Amedeo Modigliani, celui où Paul Guillaume devient son marchand. Elle s’attachera à explorer la manière dont les liens entre les deux personnages peuvent éclairer la carrière de l’artiste.

Amedeo Modigliani rencontra Paul Guillaume grâce au poète Max Jacob (1876-1944) en 1914. Paul Guillaume démarrait alors son activité de marchand et loua à Montmartre un atelier pour Modigliani. Ce dernier réalisa en 1915 et 1916 quatre portraits de son mécène. Le portrait du musée de l’Orangerie a été peint chez la maîtresse de l’artiste, Beatrice Hastings (1879-1943), poétesse britannique, qui résidait également à Montmartre.

Paul Guillaume, âgé seulement de 23 ans, est montré comme un jeune homme élégant et sûr de lui, le regard braqué sur le spectateur. Sa silhouette se détache sur le fond rouge. Son costume et son chapeau sombres contrastent avec son visage et sa chemise blanche. Son visage, peint de manière anguleuse, aux traits bien dessinés, attire le regard, tandis que sa main gauche n’est qu’esquissée.
Modigliani rend hommage dans ce portrait au jeune marchand déjà considéré comme le "nouveau pilote", tel un marin ou un Roi Mage guidé par une étoile, mécène et support visionnaire de l’art moderne des années 1910.

L’exposition évoquera ainsi, à travers le choix d’œuvres emblématiques, les différentes caractéristiques de ce corpus tout en explorant les liens du peintre et de son marchand dans le contexte artistique et littéraire parisien des années 1910 ainsi que le rôle de Paul Guillaume dans la diffusion de l’œuvre de Modigliani sur le marché de l’art à la fois en France et aux États-Unis dans les années 1920.