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Publié le lundi, 30 septembre 2019 à 09h32

5 est le numéro parfait de Igort sort au cinéma

Par Amélie Ravaut

Toni Servillo dans une scène de 5 est le numéro parfait

Le 23 octobre prochain, sortira en salles 5 est le numéro parfait (5 è il numero perfetto), premier film d’Igort (Igor Tuveri), artiste italien aux multiples facettes et notamment auteur de bande dessinée, illustrateur et essayiste. Adaptant sa propre BD (qui porte le même titre), parue en 2002 et largement récompensée, Igort met en scène un film dont l’univers troublant et stylisé est impressionnant de maîtrise et empreint de références cinématographiques et picturales qui lui donnent un « cachet » si particulier.

Située en 1972, dans une Naples déserte et nocturne, « expressionniste » et « métaphysique » selon les termes d’Igort, l’action met en scène Peppino Lo Cicero (l’acteur napolitain Toni Servillo), ex-tueur à gages de la Camorra qui, après l’assassinat de son fils, entreprend de le venger. Accompagné de son ami de toujours, Toto le boucher (Carlo Buccirosso) et rejoint par son amour de jeunesse, Rita (Valeria Golino), Peppino met en œuvre son plan. Naples va alors se teinter de sang et les clans s’entre-tuer.

Divisé en cinq chapitres, introduits par la voix grave et lasse de Peppino, le film s’apparente à une plongée dans la conscience d’un homme vieillissant qui, sous couvert de cette ultime vengeance, s’éveillera à de nouveaux horizons et à une rédemption salutaire. Mais, pour se faire, il faut remettre en mouvement une vie figée, une vie tournée vers le passé, contrer l’immobilisme de Peppino dont une cartomancienne avait pourtant prédit une vie de voyages et d’aventures.

Le travail très minutieux d’Igort et du chef-opérateur danois Nicolaj Brüel, sur la grande profondeur de champ et la perspective, les mouvements de caméra, suggère de manière fine ce motif, tout aussi bien d’un point de vue narratif (le cheminement physique et intérieur de Peppino) que d’un point de vue artistique. Les références au cinéma italien des années 70 mais aussi au film noir, sont en effet très apparentes : dans sa quête de recréation moderne d’une réalité purement intérieure et imaginaire, Igort parvient à faire ressurgir toute une histoire du « visible », qu’il s’approprie ici, donnant une profondeur à ses personnages et à son image.

Informations pratiques
  • Sortie nationale le 23 octobre 2019

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