Publié le vendredi, 11 novembre 2011 à 08h23
La Camorra, et autres récits de brigandage d'Alexandre Dumas
Depuis la sortie de Gomorra de Roberto Saviano, la France a soudainement découvert l’existence de la Camorra et donc que le phénomène mafieux ne concernait pas seulement la Sicile. Autour de 1860, Alexandre Dumas consacre quelques articles fort intéressants à ce phénomène. Ces textes, pour la plupart méconnus ou oubliés, ont été recueillis dans le livre La Camorra et autres récits de brigandage.
Mais pourquoi l’écrivain français s’est-il intéressé à la Camorra et aux brigands du sud de l’Italie ? Peu le savent mais Alexandre Dumas s’était « enrôlé » parmi les « Mille » conduits par Garibaldi à la libération (pour certains, « conquête ») du royaume des Deux Siciles afin de l’annexer au nord réunifié. Une fois la tache achevée, Garibaldi nomma Dumas « directeur honoraire du musée bourbonien et des fouilles de Pompéi » et le logea dans le palais du roi Ferdinand.
Dumas n’a donc pas seulement pu observer le phénomène de très près, il y en a été confronté directement. La Camorra pour lui est « une société commanditée pour jouir du travail d’autrui au profit de la paresse ». Avouez que c’est joli. Ça met l’eau à la bouche. D’ailleurs, dans ce livre de 400 pages, il n’est pas question que de la Camorra. Dumas consacre beaucoup de pages au « fléau » du brigandage dans l ‘Italie du sud.
N’oublions pas que Dumas est un grand écrivain. Il ne se limite pas à nous donner un aperçu du phénomène, ses impressions et ses descriptions sont absolument saisissantes. Parmi les causeries présentes dans le volume, le portrait qu’il fait des Napolitains est particulièrement savoureux.