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Publié le mardi, 30 novembre 2010 à 10h21

Représentations de la ville méditerranéenne : l’Italie

Par Sara Guindani

Journée d’étude se situant dans le cadre du suivi des projets de Master – CLE (Clarifier, Lire, Ecrire), coordonné par Philippe Nys, Roberto Barbanti et Sara Guindani. Samedi 4 décembre 2010 INHA (6 rue des Petits Champs 75002 Paris, salle Walter Benjamin).

Cette journée d’étude se situe dans le cadre du séminaire Clé (Clarifier, Lire, Ecrire) destiné aux étudiants de Master en Arts Plastiques de l’Université de Paris 8. Son thème est aussi le premier volet d’une réflexion entamée autour de la constitution d’un Atlas artistique des bords Méditerranéens, fruit d’un projet de recherche proposé dans le cadre du Pôle « Méditerranée » de Paris 8. Cette journée sera également l’occasion pour l’équipe à l’origine de ce projet de rencontrer chercheurs et étudiants avec leurs différents points de vue et approches spécifiques.

Représenter est un verbe aux significations plurielles : il indique à la fois l’action de rendre présent, celle de remplacer mais aussi celle de réitérer une présence. A la fois lié à la mémoire et à la création, à l’institution et la répétition, le geste de représenter est un acte qui déclare d’emblée son rapport profond avec le temps, il révèle la capacité d’affecter le temps de toute mise en espace. Les représentations urbaines se confrontent à une « origine » (imaginaire ou réelle) dans le passé et se situent dans le présent en essayant de projeter un avenir – qui sera souvent en mesure de modifier notre rapport fantasmatique et matériel au passé et de créer une nouvelle forme de mémoire.

Le mot « représentation » ouvre sur plusieurs domaines : de la peinture au théâtre, de l’exégèse à la politique, toute pratique produit sa signification spécifique. Par rapport à la ville, l'expression de « représentations » se présente sous des formes multiples. D'un point de vue sémantique, elles peuvent être images, signes, symboles et d'un point de vue technique reproductions, évocations, copies, transpositions, cartes, graphiques, diagrammes. Il s’agira donc d’interpréter l’intitulé de cette journée « représentations de la ville » de deux manières différentes, selon qu’on accorde au génitif « de » une valeur subjective ou objective. D’une part, au sens objectif, il s’agit des représentations dont la ville Italienne fait objet, les productions matérielles et techniques qui la concernent, donc de ce qui la représente (que ce soit un tableau ou une transposition cartographique, un photogramme ou une page écrite). D’autre part, au sens subjectif, il s’agit des représentations dont la ville est l’agent, de l’imaginaire qu’elle véhicule, de la puissance symbolique qui l’ouvre au-delà de sa représentation iconique.

Par rapport au « locus » que nous avons choisi, l’Italie s’est imposée presque nécessairement comme premier « port » de notre recognition de la Méditerranée ; ne serait-ce que par l’exceptionnelle production de représentations (picturales, littéraires, culturelles…) générées par les villes Italiennes, ce Pays s’impose aussi comme lieu tout particulier où s’entremêlent traditions et histoires différentes, des origines toujours impures et fragmentées, des attitudes contradictoires oscillant entre un hypertrophisme de la mémoire et un oubli désinvolte.

Nous essayerons, comme le conseillait Michel Foucault, d’ « établir, entre des éléments qui peuvent avoir été répartis à travers le temps, un ensemble de relations qui les fait apparaître comme juxtaposés, opposés, impliqués l'un par l'autre, bref, qui les fait apparaître comme une sorte de configuration ; (…) il ne s'agit pas par là de nier le temps; c'est une certaine manière de traiter ce qu'on appelle le temps et ce qu'on appelle l'histoire ».

Affiche Représentations de la ville méditerranéenne : l’Italie