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Publié le jeudi, 2 septembre 2010 à 09h43

Vêpres de la vierge bienheureuse de Antonio Tarantino

Par Stefano Palombari

Les Vêpres de la vierge bienheureuse, texte d'Antonio Tarantino sera représenté à l'église St Merry (76 rue de la Verrerie, 75004 Paris) les 13, 14 et 16 septembre 2010 à 20h.

Vêpres de la vierge bienheureuse est un projet du metteur en scène Eric Vautrin, de l’acteur Gaël Leveugle et du musicien et compositeur Jean-Luc Guionnet, à partir du texte de l’auteur italien contemporain Antonio Tarantino dans la traduction de Jean–Paul Manganaro, qui leur a fait découvrir le texte. Ce dernier est notamment le traducteur du Guépard de Tomasi di Lampedusa et de Carmelo Bene.

Tarantino a écrit les paroles d’un père devant la dépouille de son fils suicidé. À travers une langue heurtée, traînée dans la boue de l’impuissance, qui se renouvelle sans cesse en refusant tout système, tirant des mythes grecs, des rituels chrétiens, de Plotin et de Dante ou des actualités de l’Europe contemporaine une même énergie pour contredire la mort et avec elle toute puissance du ressentiment et de l’oppression, ce père qui n’a plus rien accède à une sensibilité inédite et invente une mort mythologique, poétique, à son fils, lui racontant un voyage au delà de la vie.

L’ensemble du texte peut être lu à la fois comme une étude de l’invention poétique européenne comme puissance du refus et forme du devenir, et comme une lucide et cruelle métaphore des rapports humains, des jeux du pouvoir et de l’ignorance, dans cette même Europe, la nôtre.

L'auteur explique ce qui l'a poussé à concevoir ce texte : « J'ai écrit Vêpres à la vierge à la suite d’un fait-divers. Un garçon qui habitait dans mon immeuble s’était mis à se prostituer en travesti près de la caserne Cavalli, où il avait fait son service militaire quelques mois plus tôt. Cela avait déclenché un violent conflit avec son père, à la suite duquel il avait quitté le foyer familial pour aller vivre à Milan. Un jour, j’ai appris que ce garçon s’était suicidé, en se défenestrant. »

Vêpres de la vierge bienheureuse à l'église St Merry