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Publié le vendredi, 8 novembre 2013 à 15h17

Présentation de Un hiver à Paris, souvenirs d'un peintre toscan de Lorenzo Viani

Par La Libreria

Les Éditions L’Âge d'Homme et La Libreria vous invitent à la présentation de Un hiver à Paris, souvenirs d'un peintre toscan 1908-1912. Lorenzo Viani (éditions L’Âge de l'Homme), jeudi 14 novembre 2013 à 19h. En présence du traducteur, Gérard Genot et du directeur de la collection, François Livi.

Le livre que Lorenzo Viani fait paraître en 1925 à Milan, et pour la première fois traduit en français, n'est ni un Baedeker du Paris artistique du début du XXe siècle, ni le journal de ses séjours dans la Ville Lumière. L'étiquette "roman" dédouane Un hiver à Paris - Souvenirs d'un peintre toscan, 1908-1912, de toute obligation d'exactitude factuelle. Lorenzo Viani fond en un seul les trois séjours qu'il a effectués à Paris de 1908 au début de 1912, malmène la chronologie, redessine la topographie parisienne.

Le lecteur se rend compte rapidement que les véritables enjeux de cet étonnant roman autobiographique se situent sur un autre plan. L'expérience parisienne assimilée à un long hiver, est présentée par Viani comme une descente aux enfers qui ne lui réserve que souffrances et privations, partagées avec les autres artistes maudits rencontrés à Paris, avec les clochards et les nécessiteux qui battent le pavé ou arpentent les boulevards. Le lieu magique, ou maudit, autour duquel gravite Un hiver à Paris est la Ruche, le phalanstère artistique fondé en 1902 par le sculpteur Alfred Boucher.

A Paris, "labyrinthe de pierre", il n'y a pas de frontière entre l'eau et la terre, il n'y a que de la vase. Cette eau croupie, dans laquelle les formes et les corps se décomposent, cette eau morte annonce la mort. La faim hante les corps et les esprits. Un hiver à Paris n'est pas un roman d'apprentissage, mais une subtile réécriture-dénonciation du mythe de Paris, où la plume ironique de Viani n'épargne ni les ateliers des peintres où il est admis, en commençant par celui de Picasso, ni le Louvre, ni le Musée du Luxembourg. Dans ce récit picaresque d'une épreuve à laquelle le protagoniste réussit à ne pas succomber, l'humour le dispute au macabre, le comique au dramatique.

Ce roman pictural est un témoignage, atypique et partial à souhait, mais passionnant d'un bout à l'autre, sur les nombreuses servitudes et les quelques grandeurs d'un artiste italien à Paris au début du XXe siècle. La rencontre s’achèvera par un verre amical.