Trafiquants d'hommes, l'économie des passeurs

Par Stefano Palombari

« Je me refuse de participer au dénigrement des migrants », c'est ainsi que Giampaolo Musumeci, journaliste, réagit en lisant l'article consacré à Trafiquants d'hommes paru dans un grand quotidien de droite. Car migrant, précise Andrea Di Nicola, criminologue, n'est pas synonyme de clandestin. A bord des bateaux qui traversent la méditerranée, on trouve des nombreux demandeurs d’asile qui sont dans leur plein droit.

Trafiquant d'hommes est un livre important autant que celui de Fabrizio Gatti, paru il y a quelques années. Mais dans un autre registre. Car il s'attaque à un aspect étrangement négligé du phénomène migratoire : la structure économique et le chiffre d'affaire du commerce d'êtres humains.

Résultat de plusieurs années d’enquête, le livre retrace la carrière de certains « entrepreneurs » qui ont bâti leur fortune sur ce commerce un peu particulier. Cet ouvrage est également une formidable plaidoirie pour un changement radical de la politique européenne vis à vis des migrants.

Si le commerce de « marchandise humaine » est florissant, c'est aussi a cause de l'inexistence d'une voie légale pour faire reconnaître son droit d'asile. La fermeture de l'Europe est l'un des moteurs essentiels du trafic d'hommes, femmes et enfants. Ce n'est sûrement pas en bombardant les bateaux que le mouvement s’arrêtera et avec lui les milliers de morts qu'il génère chaque année.

Trafiquants d'hommes est un livre à se procurer absolument et à offrir sans modération.