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Publié le lundi, 19 septembre 2011 à 12h45

Sì viaggiare, de Marco Berrettini au Théâtre de la Bastille

Par Stefano Palombari

Sì viaggiare au théâtre de la BastilleDans le cadre du Festival d'Automne 2011, le théâtre de la Bastille (76 rue de la Roquette 75011 Paris) accueillera du 17 au 24 octobre 2011 (à 21h, dimanche à 17h), le spectacle Sì viaggiare, de Marco Berrettini.

« Neuf astronautes, venant de galaxies différentes, atterrissent sur la minuscule planète Lena ». C’est à partir de cette trame imaginaire que Marco Berrettini, avec l’humour décalé qu’on lui connaît, a choisi de lancer sa nouvelle sonde chorégraphique – comme un module de reconnaissance extra-terrestre examinant les rapports entre individus, les zones d’ouverture et de repli intérieurs qui les fondent.

Dans un monde où prolifèrent les moyens de communication, les flux d’informations, la recherche effrénée du contact, qu’advient-il de la rencontre avec l’autre – en tant qu’inconnu, événement radical ?

Si, Viaggiare tourne autour de ce paradoxe, cherchant à cerner les impasses subjectives de la société de l’hyperlien, tout en extrayant de nouvelles formes de construction de soi et de l’altérité. Pour représenter l’instant de transgression qu’implique la rencontre, les interprètes ont mené un travail de friche, expérimentant sur eux-mêmes, se servant d’objets personnels comme catalyseurs de l’individualité et conducteurs du dialogue.

Sous-tendu par un large spectre de réflexions philosophiques, scientifiques – oscillant entre fable idéaliste et regard critique – Si, Viaggiare conjugue l’utopie de la sonde Voyager, emportant les traces de l’humanité vers un grand autre sans visage, et les « espaces gris » de l’intime – le territoire commun d’une convivialité ultra-médiatisée.

Avec Si, Viaggiare, le chorégraphe Marco Berrettini poursuit la réflexion initiée avec iFeel sur l’oeuvre du philosophe Peter Sloterdijk. Performances, productions de films, installations – son esthétique baroque naît du mélange des formes, du choc des matériaux : une danse impure, aux prises avec une multiplicité de genres et de sous - genres, qui donne un cadre problématique pour penser une réalité irrémédiablement spectaculaire.