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Publié le dimanche, 29 juin 2008 à 09h29

Paillettes au pouvoir

Par Stefano Palombari

On ne peut pas dire du mal de l’Italie devant Luca Morandi. Ecrivain italo-français arrivé en France à l’âge de 10 ans, Luca voue un véritable culte à son pays d’origine. Dans ses souvenirs, la Péninsule rime avec le cinéma de Vittorio De Sica, et en particulier avec Voleur de bicyclettes et les livres de Moravia… bref Italie est pour lui synonyme de culture.

La mort de son père Antonio, l’oblige à se rendre à Turin où il n’avait pas mis les pieds depuis longtemps. Son père était un riche chirurgien esthétique très sûr de lui qui aimait les belles femmes, il en avait épousé quatre, les belles voitures de course et la juventus. Tout le contraire de son fils, un garçon timide, torturé maladroit avec les femmes et sans voiture. // L’impact avec l’Italie, après tant d’années est assez rude. Il s’y rend avec sa sœur Isabella, une fille qui manque totalement d’assurance à cause de son père, de son absence et du manque d’affection. L’Italie est devenue un pays moderne qui a troqué sa tradition culturelle contre les paillettes du show-biz. Les télévisions commerciales, incarnées par Monica la dernière femme d’Antonio, starlette d’une émission de télé réalité, ont changé le visage du pays. L’apparence prime sur la substance.

C’est un film plaisant où Gilbert Melki, un acteur que j’ai trouvé exceptionnel en Très bien, merci, d’Emmanuelle Cuau, joue les deux rôles, "Dr Jekyl" et" Mr. Hyde", le père et le fils. C’est un film excessif. L’humour tombe souvent dans le grotesque et la caricature, un rappel à la réalité italienne d’aujourd’hui, à sa télé, à ses hommes politiques, souvent liés à celle-ci…
A remarquer le début du film, un embouteillage monstre dans Paris, clin d’œil à Huit et demi, qui soudainement débouche sur une chansonnette italienne qui entraîne et Luca Morandi et tous les autres automobilistes.

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