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Publié le mardi, 22 juillet 2008 à 10h00

La comédie des lieux communs

Par Stefano Palombari

Mais que se cache-t-il derrière le titre mystérieux : Saturno contro (Saturne contre) ? Un film sur les astres ? Un long métrage de science-fiction ? Rien de tout ça. C’est plutôt une comédie de bons sentiments.

Un groupe d’amis assez composites, où l’on compte, entre autres des écrivains, des médecins, une traductrice, un banquier, se retrouve régulièrement pour des agapes dans des appartements et maisons somptueuses. C’est la bourgeoisie romaine raffinée, cultivée et insouciante qui s’ennuie de son far niente et qui bavarde oisivement de littérature et d’autres aménités. On les surprend très rarement en train de travailler.

Ils sont tous beaux et bien assortis… enfin, tous sauf Nival, la traductrice turque, qui est l’emblème même de la laideur. Par l’action d’une sorte de « main invisible » qui attribue à chacun la bonne place, elle est mariée avec la seule personne qui ne fait pas partie du même milieu, Roberto, un simple policier de surcroît bégayant. Davide, l’écrivain, est homosexuel, à croire qu’il s’agit d’une prédisposition des esprits artistiques. Lorenzo, son compagnon, plus jeune, est un provincial qui s’est installé, ou mieux enfui, à Rome, pour échapper à un père qui n’accepte pas « ses goûts ». Naturellement, le père est un industriel du nord, riche, obtus, ignorant et surtout de très mauvais goût. Le spectateur n’a aucun mal à le comprendre tout de suite, il lui suffit de jeter un coup d’œil à sa nouvelle femme à la coiffure improbable et à l’intelligence limitée. Cependant, malgré toute leur finesse et leur érudition, on assiste à une scène où l’un de nos amis esthètes ne se prive pas de parler à sa femme de ménage, rigoureusement asiatique, tout en continuant à jouer à un jeu vidéo, sans même lui adresser un regard.

Pendant l’un de leurs banquets habituels, Lorenzo s’effondre sur la table et tombe dans le coma, à cause peut-être des drogues que lui avait offertes Roberta, la paumée du groupe. Davide songe à se suicider pour ensuite renoncer.
Paradoxalement cet événement tragique va résoudre pas mal de situations. Le père de Lorenzo débarque à Rome en compagnie de sa nouvelle compagne. Il a d’abord une attitude très hostile vis à vis des amis de son fils et puis, comme il se doit, comprend et accepte (trop tard) la situation. Antonio qui travaille dans une banque et qui trompait sa femme, la psychiatre Angelica, se rend compte que sa femme est trop importante pour lui et se décide donc à quitter sa maîtresse.

Pierfrancesco Favino dans le rôle de Davide