Histoires d’It, le nouveau documentaire italien

Par Stefano Palombari

La troisième édition d’Histoires d’It. sera programmée du 22 mars au 8 juin 2010 : 28 films et 31 réalisateurs pour raconter l’Italie contemporaine et son regard sur le monde. Lors de la soirée d’ouverture sera présenté le documentaire La rabbia di Pasolini de Giuseppe Bertolucci, présenté à la Mostra de Venise en 2008.
La rabbia di Pasolini est, comme le dit son sous-titre, une « hypothèse de reconstruction » ; c’est aussi, tout à la fois, une découverte inespérée, le retour inouï d’une voix poétique et d’une force visionnaire qui ouvre des perspectives vertigineuses sur notre présent, et un authentique dédommagement culturel. Cette reconstruction « restitue » à Pasolini l’intégralité de son film La rabbia, avec 16 minutes de plus, jamais vues, et un riche appendice qui explore le climat de l’époque.

Les nouveaux documentaires choisis pour la troisième édition d’Histoires d’It nous amènent dans un voyage insolite de découverte d’une Italie « qui ne se voit pas », qui nous apparaît, du Nord au Sud, dans toute sa complexité. Au Nord, le regard se focalise sur la dégradation des villes et de leurs banlieues, mais également sur la fascinante mixité du contexte social et de sa charge poétique. De nouveaux conflits émergent qui sont souvent liés à la présence de l’ « autre », l’immigré, jamais totalement accepté bien que depuis des décennies il fasse partie intégrante du tissu urbain. Cependant le Nord est aussi celui des petits centres de province où l’on essaie de trouver un compromis entre le maintien de l’identité populaire et paysanne et les exigences liées au développement industriel et à la crise contemporaine.

En descendant dans la péninsule, le portrait de la capitale et de sa région est celui d’un grand territoire multiethnique, riche en contrastes et contradictions particulièrement évidents dans les écoles et les grands conglomérats d’H.L.M.
Un chapitre à part est consacré à la catastrophe récente qui a frappé les Abruzzes, et particulièrement la ville de L’Aquila, en avril 2009. Les documentaristes ont voulu s’éloigner de la rhétorique officielle des médias italiens pour restituer une vision de l’intérieur et d’« en-bas » de cette tragédie.

A l’extrême Sud, nous trouvons d’autres récits surprenants et inattendus, basés sur l’observation de réalités archaïques mais encore bien vivantes et sur les témoignages de ceux qui s’engagent dans la lutte contre la mafia. Néanmoins, les documentaires sélectionnés ne se limitent pas à la représentation d’histoires italiennes, mais ils se projettent à l’extérieur pour peindre d’un regard engagé et passionné les conditions de vie extrêmes dans la bande de Gaza ou la vie du peuple serbe rythmée par le son des trompettes.