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Publié le jeudi, 29 mai 2008 à 16h46

Haïti blues

Par Stefano Palombari

D’un côté tous les droits, de l’autre que des devoirs. Voilà en résumé ce qui se passe dans les plantations de canne à sucre de la République dominicaine. La plupart des travailleurs sont des immigrés, souvent clandestins, de la voisine Haïti, pays qui détient le triste record d’être le pays le plus pauvre des Amériques et parmi les plus pauvres au monde.

Les coupeurs de canne n’ont pratiquement aucun droit et sont tellement peu payés que leur statut frôle celui de l’esclavage. Jean-Baptiste et sa femme Magdaleine sont exactement dans cette terrible situation. Ils viennent de perdre leur bébé à cause de la malnutrition. Magdaleine voudrait rentrer en Haïti mais Jean-Baptiste traîne, car il sait que là-bas, vu l’état du pays, leur situation ne sera guère meilleure.
Soudainement, tout bascule car un garde tente de violer Magdalaine et Jean-Baptiste le frappe. Ils sont contraints de quitter la plantation et le pays. La punition pour un tel acte peut aller jusqu’à la mort. Ils sont aidés par Ernesto, médecin engagé dans la sensibilisation des travailleurs à faire valoir leurs droits.

Par ce film important le réalisateur Claudio Del Punta a voulu dénoncer une situation d’abus et de violations systématique des droits les plus élémentaires vis à vis d’une minorité opérée par un pays, la République dominicaine, « à la constitution reconnue et légitimée par les pays européens et le monde occidental ». Une situation d’esclavagisme qui ne devrait plus être permise au 21ème siècle mais qui malheureusement perdure, ignorée par l’opinion publique.

Haïti chérie