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Publié le vendredi, 18 juin 2010 à 12h37

Chants glorieux d’une patrie qui tremble, Giovanna Marini

Par Stefano Palombari

Légende vivante de la chanson engagée, Giovanna Marini n’abandonne jamais le combat. Pour le Théâtre de la Ville, elle invente une soirée inédite de chants révolutionnaires. Giovanna Marini avec le Quartetto Urbana, à l'affiche du Théâtre de la Ville le samedi 3 juillet 20h30 (tarif 2), dans la cadre du festival Chantiers d'Europe-Italie.

Avec son groupe musical, Giovanna Marini collabore avec Dario Fo, Pippo Delbono, Ascanio Celestini. Et nous fait parcourir cent ans d’histoire italienne. À l’origine, il y a les chants des révolutionnaires piémontais, encourageant l’Italie à suivre l’exemple de la Révolution française. Basta les rois, et vive la liberté. Et puis entre les deux guerres du XXe siècle viennent les chants à la gloire du prolétariat. Et puis le parti anarchiste est éliminé de la vie politique, et puis ce sont les luttes des femmes qui travaillent dans les rizières, celles d’un peuple affamé. Et puis, le 18 avril 1944, la Démocratie chrétienne prend le pou voir et le garde pendant quarante-cinq ans. Et puis, dans le début des années 50, il y a les problèmes de l’émigration. Et puis, encore, les manifestations syndicales antimafia dans le sud du pays...

Toute cette histoire est racontée dans des chants qui, jusqu’à la période fasciste, faisaient partie de la vie. Ils sont revenus à la mémoire en 1964, lorsque le groupe Nuovo Canzoniere Italiano les a repris dans son spectacle Bella Ciao. Ils sont si beaux, si musicalement riches, si poétiques ! Et pourtant aujourd’hui, ils sont oubliés, si ce n’est à l’école de Musique de Testaccio à Rome, où Giovanna Marini et Xavier Rebut les font renaître, enseignent les secrets de leur composition. Car ils ne peuvent être interprétés n’importe comment. Chacun possède son style bien précis, qu’il est important de connaître.

Née en 1937 à Rome, Giovanna Marini travaille la guitare classique. (Germana Mastropasqua, Flaviana Rossi, Michele Manca et Xavier Rebut). Au début des années 60, de Pasolini à Dario Fo, elle rencontre les artistes engagés, participe à leurs spectacles, parcourt le pays en quête de chants populaires dans les différents dialectes. En 1974 elle entre comme professeur à l’école du Testaccio de Rome, en 1975 fonde son quatuor vocal, avec lequel désormais elle se produit sur scène.