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Penati al Baretto, cher... très cher

Par Stefano Palombari

Penati al Baretto - Devanture

Pour les italiens, il baretto n'est rien d'autre que le petit café du quartier où on se retrouve pour une partie à scopa ou à briscola, deux jeux de cartes très répandus dans la Péninsule.

Pour le baretto parisien le discours est bien différent. On dit que le diable se cache dans les détails. Cet établissement en est la preuve. Si à midi on affiche une formule assez « sage », à 39 euros pour une entrée et un plat et quelques amuses-bouches en bonus - formule qui grimpe à 45 euro si vous y ajoutez un dessert, tout le reste est carrément hors de prix. C'est la première fois qu'un café tout simple et pas particulièrement bon m'a coûté la bagatelle de 6 euros. Les petites bouteilles de Ferrarelle quant à elles, alourdiront votre note de 9 €.

Le vin au verre démarre à 9 € avec un bon nero d'avola pour atteindre les 25 € (sic!). Bien sûr on parle là d'un barolo parusso mais quand même, c'est le prix à la bouteille. Sinon, le verre de chianti classico castello di ama 2010 « n'est qu'à » 10 €.

Le cadre non plus n'a rien du 'baretto' en bas de chez soi. Tout est très chic et étincelant. C'est un restaurant pour une clientèle triée sur le volet. La porte à tambour est assez surprenante pour un restaurant. A l'intérieur tout est très soigné dans les moindres détails : ambiance feutrée, tables espacées même si finalement assez étroites, serveurs attentionnés. Le décor est chic, sans surprise, ni relief.

Des amuses-bouches arrivent juste avant l'entrée, mousse de maquereaux, mousse de légumes, copeaux de parmesan avec huile d'olive de Toscane. Les mousses sont intéressantes, le parmesan et l'huile, bien verte, sont extra. On vous apporte en même temps un panier avec différentes sortes de pains, visiblement faits maison, dont une fougasse au fromage au goût délicat et des grissini bien comme il faut. En revanche, les temps sont à revoir car, à peine commence-t-on à goûter aux amuses bouche que l'entrée arrive.

La soupe d'asperges, zuppetta di asparagi verdi, asparagi e olio crudo est bonne. Pas de mystère, quand les produits sont de qualité. Les rigatoni con la ricotta di pecora (ricotta de brebis) e pomodoro sont une réussite même si les rigatoni nécessitaient une minute de cuisson supplémentaire. Parfois on a la tendance à confondre al dente et cru. Très bons également, les bocconcini di vitello su risotto al prezzemolo, qui n'est rien d'autre qu'un stracotto, du veau mijoté longtemps dans du vin. Le mariage avec le risotto peut rappeler le risotto alla milanese avec l'ossobuco.

Rien à redire non plus pour le goûteux et moelleux semifreddo al cioccolato salsa al cioccolato speziata dans lequel on devine du lait d'amande.

Disons-le clairement, on mange bien al baretto de Penati : les produits sont de premier choix, bien préparés, bien présentés. Sauf que tout ça manque cruellement de caractère. On ne perçoit pas la patte du chef derrière les plats qu'on déguste.



Et surtout, les prix sont totalement injustifiés. Si on les compare à d'autres restaurants de la même catégorie et du même quartier, les tarifs du Baretto ne tiennent pas du tout la route.

Publié le vendredi, 30 mai 2014 à 18h02

Informations pratiques
  • Penati al Baretto
  • 9 Rue Balzac 75008 Paris. Tél. 01 42 99 80 00.
  • penatialbaretto.eu
  • ouvert tous les jours

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