Concert inaugural à la Médiathèque Jacques Baumel, musique napolitaine avec Flavio Esposito

Par Karima Romdane

Dans le cadre de l'inauguration des 9e Rencontres de l'Histoire et de l'Actualité dédiées à l'Italie du 6 décembre au 21 janvier à la Médiathèque Jacques Baumel, la musique napolitaine sera à l'honneur avec Flavio Esposito.

Guitariste amoureux de la musique napolitaine, Flavio Esposito interprète, accompagné de sa guitare, un répertoire personnalisé par ses arrangements et ses compositions. Il nous embarque dans un voyage avec des villanelles du 12e siècle, des tarentelles du 17e siècle et des chansons récentes. Plusieurs albums sont à son actif sur le répertoire napolitain : Chansons napolitaines vol.1 (1997) et vol.2 (2005), et Napoli e dintorni (2010).

La villanelle, de l’italien villanella est née à Naples, et a été souvent dénommée villanella alla napolitana. Chanson polyphonique en vogue dans l'Italie du XVIe siècle, la villanella ne possédait pas, en dehors de la présence d'un refrain, une forme véritablement établie. Généralement écrite pour trois voix a cappella (à la différence de la frottola, à quatre voix), elle reposait le plus souvent sur une série d'accords et de rythmes simples. La villanella est née en réaction à la forme, plus raffinée, du madrigal, dont elle parodiait fréquemment les textes et les airs les plus connus. Le texte chanté, souvent en dialecte, se caractérise par sa légèreté, son ton raffiné et son désir de satiriser le madrigal sérieux. Les premiers compositeurs de villanelle furent les napolitains Giovanni Domenico da Nola, Giovan Tomaso di Maio et Giovanni Tommaso Cimello.

La tarentelle ou tarentella de l'italien tarantella est une forme musicale traditionnelle provenant du Sud de l'Italie spécialement à Naples et en Calabre. Connue dès le XVIIe siècle, particulièrement vivante, cette mélodie en 6/8, accompagnée d'une danse entrainante et joyeuse, était jouée au cours de cérémonies qui pouvaient durer des journées entières, afin de guérir ceux que l'on croyait être victimes de morsure d'une araignée légendaire, la tarentule. Ainsi piquée, la victime entre dans un état d’apathie extrême ou alors devient dangereusement agitée. D’où l’idée de composer des tarentelles douces et envoûtantes pour calmer l’excitée et d’autres totalement endiablées pour la réveiller. Les qualités thérapeutiques qu'on leur prêtait étaient également un prétexte afin de perpétuer des danses d'origines païennes dans l'Italie catholique rigoriste du XVIIe siècle.