Archives L'Italie en France

Publié le vendredi, 11 mars 2011 à 15h49

Walter Romani au Salon de Printemps 2011

Par Angela Batignani

De sa Maremme natale, à la pointe sud-ouest de la Toscane, de ces lignes d'horizon aussi douces que la terre à la peau dure, de cette Maremme désertée, trouée de tombes aux pierres de tuf, et si fertile entre ses courbes et ses entrailles juteuses, de ces lieux où ploient nos racines d'argile, se détache la silhouette de son chapeau, vissé sur la tête.

Dans l'eau tiède et rase de l'Albegna, les yeux rivés au bout des doigts, Walter remue doucement le lit du fleuve. Il cherche quelque chose, quelque chose qui pourrait lui échapper, avec grande précaution, tout en fixant au loin, avec son point du regard, le fond d' un paysage de paille, de sables crémeux et de pierres éventrées par les vents, le temps, l'usure du regard, un paysage lunaire.

Ici naît un collier de briques léchées par le souffre et le courant fou du fleuve, un collier de briques polies et opaques orné de quelques éclats de verre. Walter le donnera à Amnesty International.

A l'île d'Elbe c'est à Julia qu'il donne une bague saisie à la mer, algue façonnée au fil de l' eau, qui flotte à son doigt, le temps d' un sourire émerveillé puis ils la laissent repartir au large, retourner à son écume...

C'est ici, dans ces décors aux gisements de souffre, d'étrusques demeures et de bordures marines que naissent ces débuts d'histoire, que commencent le dialogue entre Walter et la matière, dans cette nature, dans ces sources de lumière.

La rencontre prend la forme d'une bague de mer, d'un collier de pierres de fleuve, d'un objet, un déchet à laisser parler, à tenter de ré-animer, en l'observant, en l'écoutant dans un silence sacré.

Loin des exploits académiques, Walter parle de son engagement dans cette vie, pour apaiser l' urgence de ce qui ne se dit pas, en soi mais aussi dans et de notre terre natale.... Pour tout cela et tant encore, son audace nous traverse.

Walter, joueur de tout ce qui ne s'expose pas ici mais grand orfèvre de notre nature, nous donne quelque chose qui nous est sans doute intime et familier. « La terre ! Dans ce grand temple déserté par les dieux, toutes mes idoles ont des pieds d' argile » écrivait A.Camus.

Informations pratiques
Palais Bondy
20 quai de Bondy - 69005 LYON
Dates : du 12 mars 2011 au 3 avril 2011, de 14h à 18h30 ; sam.et dim. 10h-18h30
Palais Bondy, du 12 mars 2011 au 3 avril 2011