Publié le dimanche, 16 septembre 2012 à 14h36
Un guetteur sur les toits de Paris
Voici sur grand écran Le Guetteur (en italien, Il Cecchino), le dernier et très attendu film de Michele Placido. Retour aux sources - retour au crime - pour ce réalisateur italien qui a su conquérir le public français avec ses deux déclarations d’amour au film policier : Romanzo Criminale et Vallanzasca - L’ange du mal.
Une bande de braqueurs marque son dernier coup, mais l’inspecteur Mattei (un inspiré Daniel Auteuil) et son équipe les attendent au tournant, après les avoir traqués pendant des semaines. Dommage que les bandits soient protégés par un tireur d’élite: Krasinski (Matthieu Kassovitz, clin d’œil à maints films de genre), tapi sur les toits de Paris.
Sous une grêle de balles, la bande se défile malgré l'un de ses hommes soit blessé au ventre. Mattei déclenche alors une chasse à l'homme qui le portera jusqu’à menotter Krasinski. Qui a trahi qui ? Qu’en est-il du butin ? En même temps, des filles commencent à disparaitre mystérieusement et il s'avère que Mattei a, lui aussi, ses raisons personnelles pour vouloir enquêter sur cette sale affaire….
Polar étoilé de stars et truffé de nuits américaines, Le Guetteur veut rallumer une certaine tradition du cinéma français avec ses échos à la Melville, ses hold-up viriles et ses acteurs en état de grâce… Mais le défi est de taille et en dépit de ses ambitions, le film semble avoir du mal à guetter sa cible, à cibler son sujet à 100%. Il paie probablement le prix d’un montage sportif et elliptique qui risque par moments de faire souffrir la compréhension générale.
Ceci dit, Le Guetteur a le courage de se confronter, d’un regard italien, avec un genre qui en France a autant de codes, de canons et d'histoire qu’en Italie en a la comédie ! Ce n’est pas par hasard si la séquence la plus belle, la plus saisissante du film dure une seconde, et c’est Fanny Ardant, un pistolet à la main.
