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Publié le samedi, 21 septembre 2013 à 12h32

Sergio Ceccotti, exposition Histoires sans histoire

Par Francesco Romanello

La galerie Alain Blondel présente une sélection d’œuvres récentes du peintre italien Sergio Ceccotti, jusqu'au samedi 21 septembre 2013.

Né à Rome en 1935, Sergio Ceccotti partage son activité entre Paris et Rome. Élève de Oskar Kokoschka à la Internationale Sommerakdemie für Bildende Kunst de Salzbourg en 1956 et 1957 et élève des cours de dessin de l’Académie de France à Rome de 1956 à 1961, il commence à exposer à partir de 1960 en Italie et dans de nombreux autres pays. En France, la Galerie Alain Blondel suit ses travaux depuis la fin des années 1980. Ses peintures sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées en Europe et aux États-Unis.

Concernant son univers pictural, Sergio Ceccotti aime les longues marches urbaines hors des sentiers battus, le dimanche de préférence, avec ses bureaux et boutiques fermés, vidés de leur fonction et de l’agitation humaine. C’est là, au fil de ses pérégrinations, qu’il trouve le cadre, comme un cinéaste en repérage, dans lequel il met en scène des histoires du quotidien, anecdotiques et inoffensives en apparence. Car la simple évidence de la trame narrative est troublée par la présence incongrue d’un objet banal ou par une coexistence d’intrigues secondaires.

Ses fictions elliptiques et ses destins entrecroisés évoquent le processus du film choral mais un film dont les ressorts narratifs auraient été mystérieusement rompus. En l’absence de toute causalité, une scène ordinaire devient aussi énigmatique qu’une ville déserte. Il ne subsiste qu’un complexe réseau de correspondances, comme un jeu de piste battant en brèche notre perception du réel ; de simples objets de tous les jours semblent plus signifiants que des personnages issus tout droit d’un film noir des années 50. Mais peut-être sont-ils seulement des pantins…

La métropole de Sergio Ceccotti s’apparente à quelque Babel ultra-moderne, bâti sur le progrès technique, sur la connaissance qui abonde dans les appartements bourgeois. Babel surchargé de messages de toutes sortes mais dénué de communication, c’est une juxtaposition de solitudes, cloisonnées, indifférentes. Une des origines étymologiques de Babel serait un mot hébreu signifiant « brouiller, rendre confus » ; les peintures de Sergio Ceccotti, truffées de références culturelles comme autant d’indices de romans policiers, nous invitent à débrouiller si possible ces nœuds séculaires.

Informations pratiques
Galerie Alain Blondel
128 rue Vieille du Temple 75003 Paris
Tel. +33 (0)1 42 78 47 90
Dates : jusqu'au 21 septembre 2013 de 11h à 19h.