L'Ora del Rosario, un spectacle hilarant

Par Massimiliano Marraffa

Rosario Fiorello, showman très connu en Italie joue ses spectacles, en italien, à travers l'Europe pour la première fois de sa carrière. Après Zurich et Bruxelles, il arrive à Paris à « La Cigale », à quelques pas du « Moulin Rouge » dans le quartier de Pigalle “un endroit de perdition!” dit-il lui-même. C’est pour cela que Fiorello (« Petit fleur » comme il se présente en français) se présente vêtu en habit d’ecclésiastique devant le public, accompagné par le maestro Cremonesi, en enfant de chœur, pour bénir toutes les personnes présentes avant que le spectacle ne débute!

Un spectacle hilarant dans le style parfait Fiorello: pur divertissement et plaisir réel. Chansons, gag, les immanquables imitations. Il s’adresse aux italiens vivant à Paris, faisant référence à leurs coutumes « mais comment vivez-vous sans bidet ? » en passant par les jeux de mots qui sont un défi pour les pauvres Italiens aux prises avec la langue française.

En parlant de la langue, nous abordons avec Fiorello au cours de la rencontre avec la presse le fait que le spectacle soit en italien, à la question « avez-vous pensé qu’il puisse y avoir des Français dans la salle ? » il répond en ironisant sur sa qualité d'expression en toutes les langues étrangères, notamment avec celle de Molière avoue « Petit Fleur » : “Pas de problèmes, il y a très longtemps, j’étais animateur en chef d'un village bien connu dans le Val d'Aoste, en charge de l'accueil d'un groupe de six cents Français, je suis parvenu à communiquer habilement avec eux et j’ai réussi également à donner un rendez-vous pour le lendemain sur la montagne pour aller tous ensemble .... « chier » !! Traduction, très maladroite: de “skier”, “sciare” en italien...
Quelle gaffe! Cependant, Fiorello dit à propos de Paris: «Je ne l'ai jamais vu, une telle grande ville, tout ici est énorme, les monuments, mais aussi et surtout les distances! Hier j'étais place de la Concorde pour atteindre l'arc de Triomphe ... en le regardant si imposant semble si proche mais non, il a fallu plus d'une demi heure de marche pour l'atteindre: on aurait dit qu'il y avait quelqu'un qui s'amusait à déplacer le monument pour m'embêter! »

Fiorello sur scène a donné le meilleur de lui- même. En Italie, il est surtout connu et apprécié pour ses performances à la télévision et la radio, « Mais le théâtre », confesse le showman, est mon espace préféré ». Celui où je peux donner libre cours à ma créativité sans compromis et en toute liberté. L'improvisation et l'interaction avec le public sont essentiels pour moi, alors qu’à la télévision, tout doit être programmé et négocié avec le réalisateur, notamment chaque mouvement sur le plateau à cause des exigences de tournage. Et je l'avoue, et je prétends que je suis un paresseux! »

Sans relâche sur la scène Fiorello nous a offert deux heures de spectacle hilarant accompagné d'une band exceptionnel: Enrico Cremonesi aux claviers, Carmelo Sgro' à la basse, Antonello Coradduzza aux guitares et le trio Vocal « I gemelli di Guidonia ». Il a interprété de belles chansons du répertoire classique italien comme « Quando quando » en duo avec Mina en connexion depuis Las Vegas.

Le grand final a été proposé en clef patriotique avec les hymnes italiens et français joués façon rap.