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Publié le samedi, 22 septembre 2012 à 09h00

Roberto Alagna en concert à la Salle Pleyel

Par Karima Romdane

Pour cette rentrée culturelle, la Salle Pleyel vous invite samedi 29 septembre à retrouver Roberto Alagna dans deux rôles magnifiques qu’il a déjà chantés avec succès. Il partagera la scène avec une éblouissante palette de chanteurs, dont la mezzo-soprano Karine Deshayes, l’Orchestre National de France et Les Cris de Paris sous la direction de Frédéric Chaslin.

Roberto Alagna n’a jamais quitté les profondeurs de l’opéra. Après Don Carlos à Vienne à la rentrée, il retrouve les Grandes Voix et y incarne, avec un plateau musical somptueux, deux rôles intenses au dramatisme éclatant, calibré pour sa voix et son tempérament.

Au programme de ce concert, deux œuvres fort différentes. Avec La Navarraise, il a souvent été dit que Massenet s’essayait au vérisme à l’italienne. Certes sa brièveté, la peinture de passions exacerbées et de situations crues, la présence d’un intermède et même l’écriture dévolue à l’héroïne autorisent cette comparaison. Mais au rôle d’Araquil l’auteur réserve cette belle ligne de chant où Alagna devrait faire merveille, comme dans le frémissant « ô bien aimée ».

L’opéra de David Alagna, Le Dernier Jour d’un condamné, écrit en 2007 en collaboration avec ses frères Frederico et Roberto, s’inspire du roman éponyme de Victor Hugo. Celui-ci, indigné par les abus de la Révolution Française, s’intéressa profondément à la peine de mort, contre laquelle il protesta de nombreuses fois dans ses textes. En 1829, il publia un roman, Le Dernier Jour d’un condamné, qui se présentait comme le journal intime d’un homme dont il ne reste que vingt-quatre heures avant l’exécution. Dans l’opéra de David Alagna, le spectateur peut ainsi suivre le dernier jour de deux condamnés à mort, dans deux cellules différentes. Dans la première, se trouve un homme qui attend ses derniers instants, dans les années 1820 ; dans l’autre, c’est une femme qui attend de purger sa peine, au XXIe siècle, dans un pays indéterminé. Les deux protagonistes du spectacle sont des gens coupables mais ordinaires, qui – dans l’attente de leur punition – se débattent à travers une large gamme de sentiments : de la peur à la rage, du remords au souvenir désespéré de leur « vie d’avant » et de leurs enfants, et qui espèrent jusqu’au dernier moment pouvoir échapper au châtiment. Mais, si les personnages sont emprisonnés, les voix sont libres et David Alagna est parvenu à composer une musique introspective à la fois tonale et nouvelle.

Au programme : Massenet, La Navarraise (version concert) - David Alagna, Le Dernier jour d'un condamné (version concert)

Avec : Ainhoa Arteta soprano, Karine Deshayes mezzo-soprano, Roberto Alagna ténor, Marc Larcher ténor, Rudi Fernandez-Cardenas baryton, Nicolas Cavallier baryton-basse, Thomas Dear basse, Les Cris de Paris (dir. Geoffroy Jourdain), Orchestre National de France (directeur musical, Daniele Gatti), Frédéric Chaslin direction.

Informations pratiques
Salle Pleyel
252, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris (M° Ternes ou Charles de Gaulle - Étoile). Tarifs de 10 à 145€
Pour réserver
Date : Samedi 29 septembre 2012 à 20h