Pier Paolo Pasolini, Encore six de ses sept vies, Exposition à la Galerie l'Oeil du Vingtième

Par Ilaria Venneri

A partir du 1er novembre 2016, à l’occasion du 40ème anniversaire de la mort du cinéaste et poète, dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, la galerie L’Œil du Vingtième présente les propositions de cinq plasticiens et vidéastes qui tracent un possible terrain de rencontre avec l’œuvre de Pier Paolo Pasolini.

Le titre de l’exposition Encore six de ses sept vies est extrait d’un de ses poèmes les plus significatifs, les plus prémonitoires Une vitalitée désespérée issu du recueil Poésie en forme de rose. De même, le projet exempt de toute clôture, se veut, au sein de l’aire pasolinienne, comme une potentialité. Car si le cinéaste accorde sept vies aux chats, d’autres peuvent aussi bien leur en accorder neuf.

Au début du 21ème siècle, on aura beaucoup dit et écrit sur Pasolini, sa parole luminescente, sa voix prophétique, son extrême violence et sa prodigieuse douceur. La force inouïe de la forme poétique et cinématographique de l’artiste italien est encore là pour nous dire quelque chose de la violence du réel d’aujourd’hui. Elle s’accompagne à chaque fois d’une sensualité sans fin, restée intacte et qui porte sur ses épaules toute la fragilité des destinées humaines.

Les réalisations des ces cinq artistes ne se présentent pas ici comme un hommage révérencieux à une figure tutélaire du siècle dernier. Manières de traces, fuyantes lignes de vie ou lointains reflets, elles se veulent plutôt comme une accolade au seuil de l’hiver, une main tendue pour trouver un appui, un salut complice adressé à Pier Paolo Pasolini, notre contemporain.