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Publié le lundi, 15 janvier 2024 à 11h06

Petite messe solennelle de Rossini par les Chœurs Elisabeth Brasseur

Par Karima Romdane

Petite messe solennelle de Rossini - couverture

La « Petite Messe solennelle » de 1863 est, aux côtés du « Stabat Mater », la composition sacrée la plus importante de Rossini. C’est une œuvre de circonstance, écrite pour la bénédiction de la chapelle privée d'un noble parisien fortuné, le comte Alexis Pillet-Will, dédiée à son épouse Louise.

Retiré dans sa maison de campagne de Passy, Rossini ne compose plus depuis 34 ans. Grand paresseux devant l’Éternel, il préfère inviter ses amis à sa table, réputée pour être bonne. Néanmoins, Rossini écrit la Petite Messe à 71 ans.

A la demande du comte, il l’écrit pour un orchestre réduit, car elle sera produite dans un salon : deux pianos et harmonium, un chœur et 4 solistes. Cette réduction en fait une œuvre intimiste.

« Bon Dieu. La voilà terminée cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire ou de la sacrée musique ? J'étais né pour l'opera buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Sois donc béni et accorde-moi le Paradis. »

La Petite Messe ne sera plus exécutée du vivant du compositeur. En 1867, ce dernier l’orchestrera pour un effectif plus important, version qui ne sera interprétée qu’après sa mort en 1869, au Théâtre Italien de Paris.

Le 28 janvier 2024, le caractère intimiste de l’œuvre sera conservé avec un orchestre constitué d’un piano et d’un accordéon.

Dans les sept parties qui composent l’œuvre, Rossini déploie sa virtuosité rythmique et nous offre des styles musicaux et des couleurs sonores différentes : marche du Kyrie la plupart du temps sotto voce oppressant, des polyphonies à la Palestrina dans le Christe et le Sanctus écrits a capella, des fugues rappelant Bach dans le joyeux Cum Sancto Spiritu du Gloria, et le Et vitam venturi après le grave et mélancolique Et resurrexit.

Les parties réservées aux solistes, Laudamus, Domine Deus, Qui tollis, Quoniam, Crucifixus évoquent le bel canto avec parfois des sonorités opératiques, sans rien enlever des sentiments glorieux, tragique ou réconfortant comme dans le O salutaris hostia. L’Offertorium pour instruments seuls entre la fugue du Credo et le Sanctus invite à la majesté. La Petite Messe se termine par un Agnus Dei majestueux et recueilli.

Comme l’a dit Rossini s’adressant à Dieu, après la création de la Petite Messe, un peu de cœur. Beaucoup de cœur pouvons-nous dire.

Avec : Mireille Grizzo, alto du Chœur Brasseur et les Chœurs Elisabeth Brasseur. Piano : Clément Rataud, Accordéon : Elisa Chartier, Direction : Antoine Sébillotte. Soprano : Sabine Revault d'Allonnes, Alto : Daïa Durimel, Ténor : René Covarrubias, Baryton : Jean-Louis Serre.

Programme Petite Messe Solennelle de Gioachino Rossini (1792 - 1868)

Informations pratiques
  • Temple protestant de l’Oratoire du Louvre
  • 145 Rue Saint-Honoré, 75001 Paris
  • Tarif 25€, réduit 10€, pré-vente 20€, pour réserver en ligne
  • Dimanche 28 janvier 2024 à 16h30