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Publié le mardi, 25 août 2015 à 10h41

Paola De Petri, Questa Pianura, Exposition à la Galerie Les Filles du calvaire

Par Ilaria Venneri

Paola De Petri

A partir du 3 septembre 2015, la Galerie Filles du Calvaire présente "Questa Pianura", exposition de la photographe italienne Paola De Petri.

Parallèlement à ses dernières séries, «Istanbul New Stories» — qui s'attache à témoigner des transformations subies par les faubourgs d'Istanbul —, et «To face» — révélant les stigmates de la Première Guerre mondiale sur le paysage des Alpes italiennes — Paola de Pietri s'est à nouveau penchée sur un paysage sur lequel elle a souvent travaillé et qui lui est très familier: la plaine du Pô, autour de Reggio Emilia.

Pour cette série inédite, «Questa Pianura» (2004/2014/2015...), elle a arpenté cette vaste plaine, celle de son enfance, où elle vit toujours et qui reste un territoire agricole même s'il a subi des transformations drastiques ces cinquante dernières années — entre restructuration agraire et développement périurbain intensif.

Pour donner à voir ce «plat pays» (Questa Pianura) elle a portraituré ce qui le peuple encore: les vestiges d'anciennes fermes et quelques arbres solitaires qu'elle a choisis de documenter par de grandes images aux élégantes nuances de gris.

Ce vaste paysage à l'horizon infini semble ainsi hanté par l'histoire des hommes et d'un temps révolu qui nous sont contés au travers de ces architectures délaissées. En contrapposto, pour mieux marquer l'éphémère face au pérenne: quelques images couleur de la nature en friche ou en champs viennent rythmer le corps du travail.

Paola de Pietri présente ce travail en quelques mots: «C'est la plaine du fleuve Pô. Ce paysage je le connais depuis toujours et ses changements sont étroitement liés au développement économique d'après-guerre. Dans ce projet se mêlent et se croisent deux séries de photographies: l'une en noir et blanc et grand format représente des arbres et des fermes désormais inhabitées et pour la plupart en ruine.

Leur agencement dans l'espace n'est pas aléatoire, il révèle leurs anciennes fonctions agricoles, économiques et sociales qui existaient il y a encore une quarantaine d'années.

A ces images «totémiques» d'arbres et de maisons sont juxtaposées des images couleur de plus petit format, de rivages, d'herbes, de cultures, d'oiseaux, de fleurs sauvages etc., où la perception de la plaine est liée à une dimension sensorielle, vitale, désordonnée, atmosphérique et au cycle annuel de la nature.

Je perçois désormais ces paysages comme les fragments d'un discours dont il n'est plus possible de retrouver le sens, même si la disparition, la perte et la ruine sont évidentes. Les arbres privés de leur fonction, se développent de nouveau selon leur ancrage naturel et originel et non plus dans une perspective utilitaire.»

Informations pratiques
  • Galerie Les Filles du calvaire
  • 17 rue des Filles du Calvaire 75003 Paris
  • Du 3 septembre 2015 au 24 octobre 2015
  • Vernissage le 3 septembre 2015
  • Téléphone : 33 1 42 74 47 05
  • www.fillesducalvaire.com