Présence italienne: Nunzio, Gianni Dessi, Marisa Albanese, Gregorio Botta

Par Francesco Romanello

Jusqu'au 30 avril 2013, la galerie Berthet Aittouarès invite quatre artistes Italiens issus de la même génération - Marisa Albanese, Gregorio Botta, Gianni Dessi et Nunzio - pour une exposition collective intitulée "Présence italienne - de Rome à Naples".

Nés à la fin des années 50, ces artistes se positionnent par rapport au mouvement de l’Arte Povera, dont ils ont hérité d’une vision très libre de l’art, aussi bien du point de vue de la discipline pratiquée que du concept de l’œuvre, de l’utilisation des matériaux et du jeu essentiel avec l’espace.

Intitulée "Présence italienne - de Rome à Naples", cette exposition naît d'un séjour à Rome qu'Odile Aittouarès a effectué, où elle a pu visiter une ancienne fabrique de pâtes, le Pastificio Cerere, au cœur du quartier populaire de San Lorenzo à Rome, et transformée en atelier depuis la fin des années 70. C'est là que l'artiste Nunzio a son atelier, et c'est le premier des quatre artistes qu'elle a rencontré. Les trois autres rencontres ont été tout autant séduisantes et sont venues enrichir ce projet.

De ce voyage initiatique, la galeriste rapporte des chocs artistiques et des rencontres humaines inoubliables qu'elle souhaite maintenant nous faire partager avec cette exposition.

Nunzio débute sa carrière en remportant en 1986 le premier prix du meilleur jeune artiste à la 42e Biennale de Venise. Essentiellement sculpteur, il joue avec les formes et l’architecture dans un dialogue intime. La Galerie BA a choisi de présenter ses bois brûlés.

Gianni Dessi est sculpteur et peintre. Ses installations picturaux-spatiales gigantesques investissent totalement les lieux dont il dispose. Son travail a été présenté à la galerie de l’Escudo mais aussi au musée d’Art Moderne de Saint Etienne Metropole en 2009. Un artiste merveilleux qui n’a jamais voulu se laisser enfermer dans un style.

Gregorio Botta vient d’être célébré au M.A.C.R.O avec sa série mystérieuse des ‘‘refuges’’, constructions en plomb, habitées par des phénomènes liés aux émotions et aux souvenirs. Ainsi l’intérieur d’un refuge est envahi par la pluie, un autre projette des images de bambins des années 60 chahutant dans la mer. L’eau, thème récurant, devient dans ses sculptures-fontaine une source génératrice que libère une fine blessure. La fluidité, la transparence et l’espace sont également révélés dans un ensemble de travaux sur verre.

Marisa Albanese est napolitaine, elle vit entre Milan, Rome et Naples. Son moteur de création : Observation et réflexion sur le monde qui l’entoure. Son travail s'inspire de la théorie du chaos élaborée par le scientifique Edward Lorenz : «Le battement des ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer un ouragan au Texas ?». Ses œuvres, desquelles émanent à la fois délicatesse et force révèlent l’équilibre fragile de notre monde. Une installation a été exposée à la galerie Pièce Unique en 2002. Une rétrospective a eu lieu au Musée Capodimonte en 2010 – 2011.

Ces quatre artistes pluridisciplinaires composent avec l’espace et créent des « lieux » magiques. Bien que « singuliers», ils témoignent tous d’un raffinement, d’un esthétisme, d’une sensibilité issue de la tradition culturelle italienne.