Nouvelle figuration italienne: une exposition de Mauro Bordin, Luca Conca, Ettore Greco, Pilar Saltini et Nicola Villa.

Par Francesco Romanello

La Galerie Beckel Odille Boïcos a la joie de nous inviter à une exposition exceptionnelle, intitulée « Nouvelle figuration italienne », rassemblant les œuvres de cinq artistes italiens de la nouvelle génération : Mauro Bordin, Luca Conca, Ettore Greco, Pilar Saltini et Nicola Villa.

Nés entre la fin des années ‘60 et la moitié des années ’70, ces artistes insufflent une nouvelle énergie à la création et aux arts figuratifs inventant de nouvelles manières d’appréhender l’ère contemporaine. Ayant démarré leur activité après le 11 septembre, ils sont les témoins d’un monde qui n’a plus de repères ni de valeurs. Hantés par un sentiment d'instabilité, les personnages de leurs œuvres sont anonymes: comme des masques sans visage, ils habitent des paysages vides et amorphes.

Le travail d’Ettore Greco est peuplé de figures qui se tordent et se replient, criant leur mal de vivre. Luca Conca nous plonge dans les paradis artificiels de villages-vacances idylliques mais sans d’histoire, dont les piscines sont métaphore d’une société qui nage dans le vide. Nicola Villa, de son côté, crée une pseudo-humanité sans émotions qui vague dans les rues de villes sans identité. Pilar Saltini dépeint quant à elle des spectres sans consistance physique, ectoplasmes errant dans des espaces informes et anxiogènes. Le symbolique des l’absence anime sa production, marquée par la gravité d’une ambiance sans joie et sans désirs. Mauro Bordin, lui, radicalise ces démarches éliminant toute trace humaine, dans un néant causé par l’homme lui-même : villes en friches et terrains à l’abandon, théâtres sans espoir d’une guère ou d’une catastrophe.

Entre visions de l’apocalypse, robotisation des sentiments et perte de la mémoire et des significats, ces artistes nous présentent leur regard sur le troisième millénaire, décrivant sans concessions l’incertitude de nos vies et de notre temps.