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Publié le mercredi, 8 décembre 2010 à 13h23

Le néorealisme italien à l'honneur à La Filmothèque

Par Francesco Romanello

Dernière occasion, cette semaine, pour (re)voir sur grand écran quelques uns des plus grands chefs d’œuvres du néoréalisme italien, grâce à une rétrospective organisée à La Filmothèque du Quartier Latin. Dix films classiques pour revenir encore une fois sur le mouvement fondateur du cinéma italien, qui dans le bref espace de 15 ans, à partir des années ‘40, bouleversa notre perception de l’authenticité et la façon de faire du cinéma.

Animés par la volonté de décrire la réalité sans en occulter les tourments et les injustices, en opposition au fascisme et aux faux mythes du décadentisme, les auteurs du néoréalisme ressentent la nécessité de considérer le cinéma comme un outil et une démonstration de leur engagement.

Rossellini et De Sica, entre autres, assument ainsi la responsabilité historique de témoigner les drames, les espoirs et les besoins du peuple italien au lendemain de la Libération. En adoptant un langage direct, emprunté à la rue, ils racontent des histoires fortes, volées à la vraie vie, celles d’un pays qui après les horreurs de la guerre et ses destructions, tente de reconstruire son futur et rêve d’une société plus juste.

Comme le dira Cesare Zavattini, “le devoir de l’artiste n’est pas de forcer le spectateur à s’émouvoir ou s’indigner au travers de métaphores mais de le faire réfléchir (et s’il le veut, encore s’indigner et s’émouvoir) sur les choses qu’il fait, que les autres font, bref sur la réalité précise comme elle est”.

Dans ce contexte, le vol d’une bicyclette devient un épisode épique de notre mémoire et un témoignage désarmant sur l’incertitude de la condition humaine ; le suicide d’un enfant s’impose comme un symbole de l’échec de l’histoire ; la course d’une femme dans les rues de la Rome occupée, derrière le char qui déporte son mari, se transforme en un cri inoubliable et en appel pour toutes les consciences.

Le filon d’or néoréaliste s’épuisera naturellement vers la moitié des années ’50 au nom du bien-être, du boom économique et du retour de l’individualisme. Cependant, l’expérience néoréaliste - un des sommets du cinéma italien - restera comme modèle pour d’autres pays, tel que la Nouvelle Vague nous le rappelle.

Programme LE NEO-REALISME ITALIEN (tous le films sont en vosf): LE VOLEUR DE BICYCLETTE de Vittorio de Sica, mercredi 13H50 et lundi 17H40; LA STRADA de Federico Fellini, mercredi 17H50 et samedi 22H20; VOYAGE EN ITALIE de Roberto Rossellini, mercredi 19H45 et samedi 17H20; CHRONIQUE D’UN AMOUR de Michelangelo Antonioni, jeudi 14H et mardi 19H40; PAISA de Roberto Rossellini, jeudi 19H30; LES VITELLONI de Federico Fellini, vendredi 13H40; UMBERTO D de Vittorio de Sica, vendredi 17H50; STROMBOLI de Roberto Rossellini, vendredi 19H30 et lundi 13H50; ALLEMAGNE ANNEE ZERO de Roberto Rossellini, samedi 15H50; RIZ AMER de Giuseppe De Santis, dimanche 19H15 et mardi 13H40.

Informations pratiques
La Fimothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion - 75005 Paris, tél. 01 43 26 70 38
Dates : du 8 décembre au 14 décembre 2010