Mimmo Jodice, Les yeux du Louvre

Par Francesco Romanello

A partir de demain, jeudi 19 mai 2011, le Musée du Louvre a le plaisir d’accueillir "Les yeux du Louvre", une exposition thématique composée de 50 tirages de Mimmo Jodice, l’un des artistes italiens majeurs de la scène photographique internationale contemporaine.

Né en 1934 à Naples, où il vit et travaille, Mimmo Jodice est un habitué des musées, un des acteurs qui plus ont contribué à l’affirmation de la photographie italienne dans le monde. Photographe engagé et d’avant-garde, il se consacre au cours des années ’70 à des thématiques sociales qui questionnent la dégradation du monde urbain. Après avoir travaillé sur les dégâts produits par le temps sur les statues antiques du patrimoine archéologique de Naples, il se lance avec son album Vedute di Napoli (Vues de Naples, 1980) dans une réflexion sur l’espace citadin napolitain, amorphe et inquiétant, photographié de façon visionnaire et silencieuse, presque métaphysique. En 2003, en reconnaissance de sa carrière exceptionnelle, l’Accademia dei Lincei de Rome lui attribue l’illustre « Prix Feltrinelli ».

Aujourd’hui avec "Les yeux du Louvre" Mimmo Jodice propose un nouveau projet centré sur le regard et basé sur des œuvres exposées au Louvre. Cherchant à éliminer les barrières et les différences entre peinture et photographie, l’artiste juxtapose des photographies de peintures célèbres du musée – de toute époque confondue - avec des portraits de gens qui y travaillent quotidiennement. Alignés à la même hauteur, les yeux des personnages scrutent le public dans une véritable errance du regard. Le but n’est pas seulement de tisser des liens et des analogies visuelles entre ce qui est peint et ce qui est vivant, mais aussi celui, plus ambitieux, de donner un statut artistique singulier aux personnel anonyme qui travaille dans les couloirs du musée, tout en insufflant un nouvel élan de vie aux figures du passé, au-delà de leur repère temporel et de leur histoire.

Un travail magnifique qui offre un regard inédit sur le regard.

Cette exposition a été rendue possible grâce au mécénat de Garofalo, en partenariat avec l'Institut Culturel Italien et Polka Magazine.