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Publié le mardi, 10 avril 2012 à 18h30

Cavalleria rusticana / Pagliacci de Pietro Mascagni et Ruggero Leoncavallo

Par Karima Romdane

A partir du 13 avril, l'Opéra Bastille revient sur deux courts mais célèbres ouvrages italiens des années 1890 : Cavalleria rusticana et Pagliacci. La réunion de ces deux opéras marque la naissance de l’école qui inventa l’opéra de l’après-Verdi. Violeta Urmana, Marcello Giordani, Brigitta Kele et Vladimir Galouzine s’aiment, se haïssent et se tuent au grand soleil du Sud.

« L’auteur a cherché à vous dépeindre une tranche de vie, ayant pour seule maxime que l’artiste est un homme, qu’il doit écrire pour des hommes, s’inspirant de la vérité. » Tel est l’avertissement que Ruggero Leoncavallo a placé avant l’action de son Paillasse et voilà qui pourrait être le manifeste de tout le vérisme italien, ce renouveau de l’opéra italien à la fi n du XIXe siècle. En 1888, l’éditeur Sonzogno avait lancé un concours qui couronna Cavalleria rusticana et révéla Pietro Mascagni.

Giovanni Verga (1840-1922), fut le précurseur du mouvement vériste littéraire italien. Des textes du recueil paru en 1880 sous le titre de Vita dei campi,  Mascagni retint celui de Cavalleria rusticana (littéralement  « chevalerie rustique »). Les codes de la chevalerie sont en Sicile ceux de l’honneur. L’histoire est d’une extrême simplicité, condensée en un lieu et une seule journée. Le compositeur greffe à un fait divers sanglant la vie quotidienne d’un petit village. La musique se rapproche souvent de la chanson populaire du sud de l'Italie, notamment dans les airs de Turiddu (sicilienne O Lola, brindisi Viva il vino spumeggiante). L’originalité et la modernité de cet opéra réside dans sa forme courte, en un acte unique (séparé en deux par un intermezzo), inusitée à cette époque.
Le principe inspirera Leoncavallo pour Pagliacci. Le style est caractérisé par une violence orchestrale et par l’abandon des ensembles vocaux élaborés alors en usage à l’opéra. Cavalleria rusticana est avec Pagliacci l’œuvre la plus représentative du courant vériste italien, fondé sur l'évocation réaliste et directe de « tranches de vie », loin des intrigues mettant en scène des personnages nobles, historiques ou mythiques auxquelles se cantonnait généralement l’opéra.

Cavalleria Rusticana
Melodramma en un acte de Pietro Mascagni(1890), Livret de G. Menasci et G. Targioni-Tozzetti, d'après une histoire de G. Verga. Pagliacci, Opéra en deux actes(1892). Musique et livret de Ruggero Leoncavallo. (1858-1919). Durée :  2h55 avec un entracte. Direction musicale Daniel Oren, Mise en scène Giancarlo Del Monaco, Décors Johannes Leiacker, Costumes Birgit Wentsch, Lumières Wolfgang Von Zoubek, Chef du Choeur Patrick Marie Aubert, Orchestre et Chœur de l’Opéra national de Paris et Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’Enfants de l’Opéra national de Paris. Production du Teatro Real, Madrid.
Informations pratiques
Opéra Bastille
Place de la Bastille 75012 Paris (M° Bastille).Tél. 08 92 89 90 90. Tarifs : 5€, 15€, 35€, 55€, 75€, 90€, 115€, 140€
Site de l'Opéra de Paris
Date : A partir du 13 avril 2012 à 19h30