Archives Musique Pop et Rock

Publié le jeudi, 27 janvier 2011 à 08h00

Litfiba en concert à Paris

Par Karima Romdane

LITFIBA est de retour ! Le plus grand groupe de rock italien se reforme après de longues années de rapprochements humains et artistiques. Piero Pelù et Ghigo Renzulli remontent sur scène plus puissants que jamais ! Cette réunion naît d'une forte exigence artistique, à la fois tournée vers l'avenir et vivement ancrée dans ses racines. Le nom vient de leur ville natale : Florence : LIT (pour L'Italia) FI (pour Firenze) BA (pour Bardi...La rue dans laquelle se trouvait leur local de répétition).

A l’aube des années 80, dans une Florence éternelle, perdus au cœur du temps des illusions, cinq jeunes gens vont changer le cour de la musique italienne et du monde du rock. C’est dans une petite rue, à deux pas du Ponte Vecchio, que Litfiba va voir le jour, entre bruit et fureur, des lueurs, de la poésie en étendard et des songes à embellir la vie…

Durant cinq ans, Litfiba se forge une solide réputation sur les scènes d’Italie et de France. Piero Pelù s’impose très vite comme un orateur magnifique et un chanteur aux mille émois, théâtralisant magistralement des notes et des poèmes noircis de rêves. Après plusieurs mini-albums auto-produits et l’orchestration d’un opéra baroque (glorifié jusqu’au fameux New York Times), Litfiba sort en 1985 son premier album officiel, Desaparecido. Ce disque, aujourd’hui mythique, contient des morceaux intemporels comme Istanbul, Eroi Nel Vento ou Lulu E Marlène. La presse musicale s’enflamme pendant que les cinq musiciens sillonnent à cent à l’heure les routes d’Europe, brûlant leur vie un peu plus chaque nuit…

Sans se soucier du Temps Humain, Litfiba entre de nouveau en studio pour accoucher du très controversé 17RE (1987). Ce double album très ambitieux, est gorgé de trésors musicaux et littéraires (Pierrot e la Luna, Come Un Dio, Appapaia,...). Gianni Marocollo passe des nuits blanches en studio à travailler avec minutie la production. 17Re se vend mal et les critiques musicales sont sans pitié. Avec le temps pourtant, plusieurs morceaux de l’album deviendront cultes et 17RE est à jamais entré dans la légende de la musique.

Le groupe se soude autour de l’amitié avant d’entrer à nouveau en studio. Litfiba composera un des meilleurs albums des années 80 : Litfiba 3(1988). Ce disque, dernier volet d’une trilogie sur le Pouvoir, imposera le respect des plus grands musiciens, de U2 à la Mano Negra en passant par Noir Désir et les Négresses Vertes, avec des morceaux comme Paname, Bambino, Louisiana ou Ci Sei Solo Tu. Il ouvrira également à Litfiba, les portes des plus grands festivals européens. Le groupe s’appuie en effet sur une base musicale basse-batterie qui laisse la possibilité à la voix de Piero et à la guitare de Ghigo Renzulli d’exprimer leurs inspirations propres.

En 1989 sort Pirata, leur second live qui lancera définitivement Litfiba sur les rails du succès commercial. Les tensions viendront malgré tout à bout de l’amitié. Gianni et Antonio Aiazzi quittent définitivement le groupe pour se consacrer à leurs projets respectifs, laissant Piero et Ghigo seuls aux commandes de Litfiba. C’est alors le temps des doutes et des angoisses. La rumeur parle d’un album solo de Piero mais trop épuisé, il renoncera rapidement à ce projet, se consacrant pleinement à « l’aventure musicale de sa vie » LITFIBA ! C’est également à cette époque que la Warner impose à Piero de signer un contrat incluant plusieurs albums solos, en échange de quoi, elle s’engage à poursuivre la distribution des disques de Litfiba.

De son côté, Ringo De Palma rêve de monter son propre groupe et de chanter, à son tour, les maux de son cœur. Mais l’héroïne brisera ses rêves les plus beaux… Sans avoir le temps de faire son deuil, le duo Pelù-Renzulli sort dans l’année le quatrième album studio de Litfiba : El Diabolo (1990), première estampe d’une tétralogie sur les éléments. Le succès est immédiat avec des morceaux d’anthologie comme El Diablo, Proibito ou les mélodieux Wooda-Wooda et Il Volo dédié à Ringo. Litfiba s’oriente alors vers une rock-métal latino qui fera durant neuf ans, sa gloire et sa renommée.

En 1993, Terremoto marque les débuts médiatico-populaires du mythe Litfiba alors que l’Italie traverse une crise politique et sociale comme elle en a le secret. Ce cinquième opus studio s’impose surtout par la puissance et la diversité des textes de Piero. La poésie des années 80 laisse place à de véritables pamphlets sociaux (Maudit, Soldi, Dimmi Il Nome) et une expression plus littéraire des sentiments (Fata Morgana, Prima Guardia). Terremoto marque aussi la fin de l’ère Warner et la signature d’un nouveau contrat avec EMI Italie qui commercialisera dans la foulée un Live agrémenté de deux inédits : Africa et peut-être une de leur plus belle chanson : A Denti Stretti.

Les deux albums studio qui suivront, Spirito et Mondi Sommersi se distingueront par un retour certain aux inspirations spirituelles et humaines du début. La musique se diversifie et se fait plus douce, plus harmonieuse que sur El Diablo ou Terremoto. Spirito (1995) marque peut-être l’apogée musicale de Ghigo avec des riffs de guitare dont lui seul avait le secret. De Lachio Drom à Diavollo Iluso en passant par La Musica Fa ou Ora D’Aria, ce disque apparaît comme le plus diversifié et le plus abouti du duo. La poésie refait son apparition dans les textes d’un Piero (Animale di Zona, No Frontiere) qui qualifiera cet album d’ethno-rock.

Tout s’assombrira malheureusement lors du Mondi Sommersi Tour (1997). Musicalement parlant, ce disque plus rock que jamais se démarque par l’incursion maîtrisée de l’électronique au sein des compositions. L’Italie et l’Espagne se pâment devant Regina di Cuori pendant que d’autres salueront Si puo ou Sparami, deux morceaux où l’évolution vocale de Piero est réellement palpable.

Litfiba devient dès lors une véritable religion au point où le public italien s’approprie littéralement le groupe sans que Piero et Ghigo ne s’en aperçoivent vraiment. Infinito (1999) sera l’ultime opus de Litfiba avec Piero comme chanteur. Un album où seules trois ou quatre chansons parviennent à se hisser au niveau des productions passées (Vivere il mio tempo, Incantesimo, Il mio corpo che cambia).Des chansons qui aujourd’hui sont comme LITFIBA : de véritables légendes…

Informations pratiques
Elysée Montmarte plan d'accès
72 bd de Rochechouart - 75018 Paris (M° Anvers). Tarif unique : 36 €
Date : Mardi 15 mars 2011 à 19h30
Pour réserver sur le site de la Fnac.

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Litfiba
Elysée Montmartre, 15 mars 2011 Jeu-concours (terminé)