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Publié le mercredi, 19 juin 2013 à 08h00

Barocco, une exposition de Lea Torrisi

Par Francesco Romanello

L'artiste italienne Lea Torrisi nous présente ses peintures et ses "masques fantasmagoriques" influencés par le Baroque sicilien, dans une exposition personnelle intitulée "Barocco", qui se déroulera jusqu'au 29 juin 2013 dans le Beffroi de la Mairie du 1er arrondissement de Paris.

Lea Torrisi naît à Catane, via Etnea (rue de l'Etna), au pied du volcan. À douze ans, elle débute dans une exposition collective avec le maestro Roberto Rimini au Club della Stampa  (club de la presse) de Catane. Après ses études, elle se consacre à son activité de costumière de théâtre et à l'engagement social. Il Vendicatore (Le Vengeur), La Lupa (La Louve), œuvres mises en scène par Nando Greco seront habillées de ses réalisations, qui ressuscitèrent auprès du public de Catane l'impression fabuleuse provoquée par les costumes peints à la main pour la pièce de théâtre La Bella addormentata (La belle endormie) de Rosso di San Secondo.

Elle commence en exposant des œuvres caractérisées par une grande intimité qui exprime une philosophie fermée à toute réceptivité. Introspection déchirante, instinctivité et technique très personnelle, mûries dans des aquarelles presque monochromes. Notturno (nocturne), l’œuvre la plus emblématique et la plus appréciée de cette période, est une représentation de lumière dans la nuit, mais toujours "du dehors" d'une fenêtre. En 1978, elle bénéficie d'une critique unanime pour deux expositions personnelles aux galeries La Nucara de Reggio en Calabre et Michelangelo à Florence.

Au printemps 1984, elle rencontre Jorge Luis Borges à Palerme, en recevant la confirmation qu'"il n'y a pas d'autre temps que le maintenant". Elle adhère au mouvement pour une peinture "fantasticoreale" (fantastico-réelle), comme art de la Méditerranée. Elle s'en dissocie, parce que pour elle aussi "la réalité est insaisissable et parce que le langage est un ordre de signes rigides". Ses œuvres s'enrichissent de nouvelles teintes, à l'instinctivité des origines, elle oppose l'immédiateté, la lumière plus agissante, les couleurs plus pures, épaisses comme des peintures à tempéras, elles se fondent en créant des suggestions plus intenses. À Trescastagni, le lieu le plus aimé de son enfance, elle ouvre un Atelier d'art et y expose ses portraits qui semblent affirmer : "je cherche mon visage dans le miroir". Rappelant comment dans l'éternel polyvalence du Moi et de la dichotomie entre être et paraître, on finit par se reconnaître toujours dans ceux auxquels nous ressemblons. Rédactrice publicitaire, elle écrit pour Il Giornale di Sicilia, quotidien de Palerme. Au début des années 90, elle expose, à l'intérieur de la basilique San Nicolò La Rena de Catane, des aquarelles et des encres de 57 portraits et personnages. En 1992, elle fait une exposition personnelle à Raguse et y dirige un Laboratoire d'art et peinture. La même année, unique Italienne invitée, avec d'autres artistes du monde entier, elle expose en Angleterre au IX Event d'Oxford.

En 1999, au musée de la fondation Mazzullo de Taormine, elle fait une exposition personnelle Maschere (masques), Quadri (cadres) à la salle d'exposition de la ville de Catane et Trasparenze (transparences) à la galerie Cartura. Toujours la même année, elle expose au siège de l'Otan à Naples "A series of humanity transparences". Dans ces œuvres, l'aquarelle reste la technique de base, enrichie de l'expérience d'encres colorées dans une inépuisable expérimentation de support et matière, qui produit une technique très personnelle tantôt appliquée à des sujets de réflexion poétique tantôt à d'ironiques et grotesques grimaces. En 2000, à Tremestieri Etneo, elle participe au Festival national "le pinceau d'or".

Dans la première décennie du nouveau millénaire, Catane abrite cinq expositions de Lea Torrisi. En 2001, elle expose ses Giocolieri dell'Essere (Virtuoses de l'être) à la galerie Carturia. En 2007, une exposition d'anthologie à l'Académie internationale de Lutèce, toujours avec un grand intérêt du public et de la critique et, la même année, l'exposition personnelle "Civita" à la galerie Vecchio Bastione. En 2009, deux expositions personnelles à la galerie Pizz'Art puis dans les salons de l'Hotel Novecento. De nombreuses œuvres ont été acquises par des collectionneurs de Londres, Florence, Pavie, Paris, Rome, Palerme, Catane, Taormine. Les œuvres sont répertoriées et présentées dans des catalogues par des critiques, des historiens d'art, des essayistes et des spécialistes de la philosophie et de la littérature sicilienne.

Informations pratiques
Maire du 1er arrondissement
4, place du Louvre - 75001 Paris
Dates: du 18 au 29 juin 2013
Du lundi au samedi, de 11h à 18h, le jeudi, de 11h à 19h30.