Archives Art Italien

Publié le vendredi, 31 décembre 2010 à 09h24

Le Monochrome sous Tension

Par Ilaria Venneri

A partir du 14 janvier 2011, la Galerie Tornabuoni a le plaisir de présenter Le Monochrome sous Tension.

Le principe du monochrome, envisagé non plus seulement comme un plan de couleur uniforme, mais sous l’angle des perturbations spatiales dont il peut faire l’objet, forme la clé de voûte de ce qui pourrait constituer une histoire du relief monochrome. Cette histoire connaît une impulsion prépondérante autour de 1960, à Milan et sous la tutelle de Lucio Fontana, Enrico Castellani et Piero Manzoni. Pour ces artistes, il s’agit alors de briser le statut d’écran pelliculaire de la peinture – fût-elle monochrome –, en ramenant celle-ci dans l’espace réel et en malmenant sa planéité ou, en d’autres mots, en l’incarnant.

Autour de 1960, où nombreux sont ceux qui souhaitent la fin de la peinture, ces mutations viennent se substituer à la composition traditionnelle, celle du tracé ou du contraste entre différentes valeurs chromatiques. Chez d’autres artistes alors associés à ce groupe et, dans un sens plus large, à l’art optique, cet engagement prend un sens encore plus constructiviste. Dès lors, de véritables atmosphères visuelles, aussi monochromatiques qu’elles sont instables, naissent tour à tour de superpositions d’écrans perforés et translucides (Dadamaino), de grilles superposées et vibrantes (Piero Dorazio, François Morellet), de la lente pulsation de pavés de polystyrène blanc (Gianni Colombo) ou encore de réseaux modulaires qui redistribuent la lumière (Luis Tomasello, Agostino Bonalumi).

Ces logiques, amorcées pour la plupart il y a près d’un demi-siècle, ont bénéficié depuis d’un écho remarquable, ceci selon diverses modalités comme le détournement ou la déconstruction (Steven Parrino), l’envahissement de l’espace par les contorsions du plan (Anselm Reyle, Morgane Tschiember) ou encore par la production de véritables abîmes monochromes (Laurent Grasso, Anish Kapoor).

La réunion exceptionnelle et le dialogue nourri entre des œuvres clés de ces artistes permettront de constater in vivo le caractère perceptuel, la portée historique mais aussi l’actualité de cette abstraction profondément impure, car hautement sensible à son contexte, tant spatial que culturel.

Informations pratiques
Galerie Tornabuoni Art Paris
16, avenue Matignon 75008 Paris
Tel. +33 (0)1 53 53 51 51
Dates : du 14 janvier 2011 au 5 mars 2011
Inauguration le 13 janvier dès 18h30
Monochrome
Galerie Tornabuoni Art Paris, du 14 janvier 2011 au 5 mars 2011