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Publié le vendredi, 16 mars 2012 à 12h00

Les musiciens italiens au Festival Banlieues Blues 2012, Jazz en Seine-Saint-Denis

Par Karima Romdane

Du 16 mars au 13 avril 2012, pour sa 29 ème édition, les musiciens de toute la planète sont au rendez-vous de Banlieues Bleues, le grand festival de Seine-Saint-Denis où le jazz flirte, selon l'humeur, avec ses cousines funk, latines, hip-hop, orientales...
À Banlieues Bleues, les artistes font bien plus que monter sur scène, et les publics beaucoup plus qu'écouter. On échange, on partage, on explore le jazz réinventé de New York à Paris, le funk de Detroit, la musique classique arabe, les rythmes, les danses, les Sons de Kinshasa... Ça finit en explosions de Sea Shanties, de Cosmic Songs... Les Actions musicales, nébuleuse de rencontres, d'ateliers, d'expériences, font grandir – et rajeunir – chaque fois.

Dimanche 1 avril à 16h30
Espace Lumière, Épinay-sur-Seine
Jukebox (France, Italie)

Cinq jeunes électrons libres de la nouvelle vague du jazz hexagonal détournent les mélodies populaires. Une expérience rare qui donne le sentiment d’écouter un jukebox vivant qui n’en ferait qu’à sa tête. Mené par le jeune pianiste Fabrizio Rat, ce quintette transformiste s’approprie des tubes du siècle passé pour les recomposer à leur sauce (très piquante). A l’automatisme de la machine à laquelle il doit son nom, Jukebox préfère le déformé, l’oblique, le nébuleux. Sous leurs cinquante doigts baladeurs, les mélodies d’Elvis, de Jacno ou de Madonna bourdonnent de manière inédite. Piano préparé qui carillonne comme un balafon, cuivres qui préfèrent le souffle à la note ou contrebasse frottée : les cinq musiciens, éléments salutaires du renouveau du jazz hexagonal, explorent toutes les possibilités de leurs instruments pour générer une musique inouïe, entre free jazz, explorations électro-acoustiques et pop déglinguée.
+ Romano, Sclavis, Texier invitent Bojan Z & Nguyên Lê (France, Italie, Vietnam, Serbie, Bosnie)
Après deux décennies d’oniriques déclarations d’amour à l’Afrique, les trois stars du jazz hexagonal électrisent leur musique nomade en invitant deux princes survoltés de l’improvisation européenne. C’est l’histoire d’une aventure d’un soir qui fête ses noces de porcelaine : réunis (presque) par hasard au début des années 90 pour une tournée en Afrique, ces trois piliers du jazz hexagonal ont connu un succès phénoménal avec un triptyque mis en images par le photographe Guy Le Querrec. Clarinette, contrebasse, batterie : une formule d’une fluidité enivrante qui va droit au cœur et aux tympans. Tour à tour enlevé et enfiévré, mélodique et tarabiscoté, leur road-trip imaginaire navigue bille en tête entre les continents. Leur nouveau défi ? Confronter leur jazz en suspension à deux caractères (très) bien trempés : le transcendant Bojan Z et l’hendrixien Nguyên Lê.

jeudi 5 avril à 20h30 Maison du Peuple, Pierrefitte-sur-Seine
Francesco Bearzatti  X (Suite for Malcolm) (Italie, États-Unis)
Le saxophoniste est de retour avec un sidérant hommage à Malcolm X. Après avoir salué la mémoire de la photographe Tina Modotti, l’iconoclaste saxophoniste rend hommage à Malcolm X, en une suite en dix mouvements. A ses côtés, le même quartette Tinissima, « un ensemble fondé pour célébrer en musique des personnages qui ont majoritairement frappé mon imagination et qui dans l’histoire de l’humanité ont été porte-parole des droits des plus démunis ». C’est ainsi qu’il relie les grands épisodes de la vie du leader assassiné, entre montées surpuissantes et apnées sidérantes.
Une histoire emblématique du terrible vingtième siècle, qui se conclut par un épilogue en forme de requiem, où les pleurs et les cris du saxophone ajoutent à la dramaturgie du requiem scandé par le rappeur et beat-boxer Napoléon Maddox. « That’s Enough ! »

Jeudi 12 avril à 20h30
Espace 93, Clichy-Sous-Bois
Quintet méditerranéen  avec Rabih Abou Khalil (Liban, Italie, France, Turquie, États-Unis)
Ancré dans la Méditerranée, mais aux frontières de toutes les esthétiques, entre le baroque français et la tradition moyen-orientale, le oudiste libanais Rabih Abou-Khalil n’a jamais perdu le fil de sa propre histoire, tel un Ulysse du jazz métisse. Avec :  Rabih Abou Khalil Oud, Gavini Murgia Saxophone soprano, Chant sarde, Michel Godard tuba, Luciano Biondini Accordéon, Jarrod cagwin Batterie
Informations pratiques
Divers lieux Seine-Saint-Denis.
Tarifs de 10 à 16€
Programme Intégral et réservations
Date : Du 16 mars au 13 avril 2012