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Publié le lundi, 8 février 2010 à 09h48

'Fleurs… Jusqu’au bout de la terre' avec Paola Ruggeri

Par Karima Romdane

L'institut du Monde Arabe présente ce nouveau spectacle qui est le prolongement naturel du chemin de création emprunté par Paola Ruggeri et Hacer Toruk. Considérant leur altérité respective et leur curiosité commune, ces deux femmes ont développé une réelle complicité, chacune percevant dans le travail de l’autre une résonance culturelle et esthétique. Pour ces artistes, l’interculturalité est autant un enjeu qu’un défi du xxie siècle, car elle interpelle notre capacité à rencontrer d’autres cultures et expressions artistiques, sans « ethno-centrage » ; à les apprécier et à les intégrer dans notre société. Paola et Hacer citent souvent ces mots de Claude Lévi-Strauss : « L’exclusive fatalité ou encore l’unique tare qui puisse affliger un groupe humain et l’empêcher de réaliser pleinement sa nature, c’est d’être seul. »

Paola Ruggeri est également connue pour avoir collaboré avec des musiciens grecs, azéris ou iraniens. Sa définition d’une approche contemporaine de la danse consiste à témoigner d’une culture en mouvement, où le brassage rend hommage à chacun et parle à tous. L’identité artistique ne se résume pas à l’idée d’« être né quelque part ». La chorégraphe revendique une identité « plurielle » enrichie par ses rencontres pour développer une écriture qui s’affranchit de référents à une culture déterminée. « Nos corps d’aujourd’hui rencontrent d’autres corps, mouvements et gestuelles venus d’ailleurs. Par une loi qui m’échappe, parfois le lien s’établit en un rien de temps et la danse surgit. »

Paola Ruggeri s'oriente vers la danse contemporaine après une formation en danse classique. Elle étudie à l'Isadora Duncan Foundation de New York, la danse et kinésiologie de Claude Coldy lors de stages en Italie ainsi que Bûto auprès d’Anton Adasinsky (Prague). Installée à Paris, elle étudie la danse contemporaine avec Suzon Holzer, Pierre Doussaint, Ruth Barnes, et Susan Buirge. En 1995, elle obtient une Licence de danse contemporaine à l'université PARIS V. Enfin, l’enseignement de Shiro Daïmon lui permet d'effectuer un travail sur l'intériorité pour que danser rime avec intensité et densité. Vient ensuite la période ou ses affinités pour les danses traditionnelles d'Orient se confirment et son « orientation » est claire : y trouver une expression personnelle contemporaine. Forte de ses expériences humaines, Paola Ruggeri articule son travail autour d’un axe : faire apparaître dans son corps dansant les tissages multiples et continus qui fondent et lient les orients et occidents d’aujourd’hui. Parmi ses représentations, on cite ses passages à l'Institut du Monde Arabe (2005 et 2006), aux « Plateaux », et « 1.2.3 » dans le cadre de la Biennale Nationale de Danse du Val de Marne en (2005 et 2006), au Festival « Chorège » à Bourges en 2006.

Gül Hacer Toruk chante les mélodies populaires des différentes régions de Turquie ou parfois encore la musique savante de l'empire Ottoman. Mais il lui arrive aussi de chanter, au fil des rencontres et des projets, le grec ou autre langue des Balkans. Quand elle n'est pas entraînée plus loin vers l'est, séduite par la musique des bardes d'Asie centrale. Née à Istanbul, elle est comme cette ville, le regard, le cœur tournés vers l'orient et l'occident tout à la fois...

Avec : Paola Ruggeri (danse), Gül Hacer Toruk (chant). Chorégraphies: Paola Ruggeri

Informations pratiques
Institut du Monde Arabe plan d'accès
1, rue des Fossés-Saint-Bernard Place Mohammed-V 75005 Paris (M° Jussieu, Cardinal-Lemoine, Sully-Morland) Tél. 01 40 51 38 14 (du mardi au dimanche de 10h à 14h) Tarifs : 22€ (1ère catégorie), 18€ (2ème catégorie)
Dates : Samedi 13 février 2010 à 20 h30
jeu-concours des places à gagner (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre

Affiche Fleurs jusqu'au bout de la terre
Institut du Monde Arabe, 13 février 2010 Jeu-concours (terminé)