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Publié le jeudi, 2 décembre 2010 à 10h06

Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle.

Par Ilaria Venneri

L’exposition Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle propose une réflexion originale sur l’évolution du paysage, de 1720 à 1830, autour d’un motif particulier : le site de Tivoli et son célèbre temple dit de la Sibylle.

Lieu de villégiature fameux depuis l’Antiquité, Tibur (le nom latin de Tivoli) fut mise à la mode par l’empereur Auguste et par Mécène, le fastueux ami des arts, et célébrée par les poètes Horace et Catulle (Ier s. av. J.-C.). La Sibylle Albunea y exerçait son art divinatoire.

Le site est exceptionnel : bâtie sur les premiers contreforts des Apennins, à une trentaine de kilomètres à l’est de Rome, Tivoli se présente comme une ville à flanc de montagne, dominant la plaine qui s’étend de là jusqu’à la mer. Une rivière, l’Aniene, s’y précipite en multiples cascades. Une petite acropole s’élève au bord du gouffre : les ruines de deux temples sont encore conservées, l’un quadrangulaire, l’autre rond. Ce dernier surtout est devenu célèbre, sous le nom de temple de la Sibylle ou de Vesta.

Au XVIIIe siècle, Tivoli et son temple sont progressivement devenus l’un des motifs les plus représentés dans l’histoire de la peinture, singulièrement dans la peinture française. La perfection architecturale du monument, son emplacement au coeur d’un paysage sublime et terrifiant, la richesse incomparable de son histoire, de ses légendes, en ont fait un motif adulé par les peintres et leurs collectionneurs. C’est aussi l’époque où l’on décline le temple de Tivoli sous forme de fabriques édifiées dans les jardins.

En cinquante œuvres, peintures, dessins et gravures, l’exposition propose de confronter le regard porté par les plus grands artistes de l’époque sur ce motif : une brève introduction présente l’origine de son succès, au début du XVIIe siècle, dans l’entourage de Paul Bril et de Gaspard Dughet. Pour le XVIIIe siècle, Vanvitelli, Boucher, Vernet, Hubert Robert, Piranèse... se succèdent autour du même motif. Puis Valenciennes, Simon Denis ou Granet qui furent en France les précurseurs du paysage moderne.

Composées ou plus spontanées, caprices, variations poétiques, études faites en plein air, les oeuvres présentées posent de manière contradictoire la question du sujet dans la peinture de paysage. Le plus singulier est sans doute qu’un même motif ait intéressé tous les artistes sur une période aussi longue, des plus traditionnels aux plus modernes.

Informations pratiques

Musée Cognacq-Jay 8, rue Elzévir 75003 Paris
Tel. +33 (0)1 40.27.07.21
Dates : jusqu'au 20 février 2011
Joseph Vernet
Musée Cognacq-Jay, jusqu'au 20 février 2011