Publié le vendredi, 24 février 2012 à 08h30
Don Giovanni de Mozart, mise en scène Michael Haneke à l'Opéra Bastille
Des trois opéras écrits avec Da Ponte, Don Giovanni est sans doute le plus noir, le plus désespéré. Autour du séducteur et avec lui, tous les personnages y sont hors d’haleine et hors d’eux-mêmes. Et Mozart leur a donné sa musique la plus ombrageuse, la plus haletante, la plus extrême, la plus parfaite aussi.
Pierre Jean Jouve l’évoquait en ces termes : « En cet ouvrage inspiré, l’instinct est capable d’une telle Hystérie, au sens sacré du terme, d’une telle variété de comportements d’ivresse et de néant, de positif suprême et de négatif absolu, que nous devons (nous qui contenons les mêmes tendances à son image) rouler avec lui, de sphère en sphère, comme lui, sans connaître le repos. Nous poursuivons une aventure dans les éléments sombres de l’homme, sans jamais quitter le cadre infiniment doré de la parfaite beauté élucidée et devenue claire. »
Don Giovanni dramma giocoso en deux actes de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) en langue italienne.Livret de Lorenzo Da Ponte. Durée : 3h40 avec un entracte. Direction musicale : Philippe Jordan (15, 18, 21, 23, 25 mars, 3, 8, 12, 14 avr.) ou Marius Stieghorst (16, 19, 21 avr.). Avec Bernard Richter , Peter Mattei , Nahuel Di Pierro , Gaëlle Arquez , David Bizic , Patricia Petibon , Paata Burchuladze , Véronique Gens , Saimir Pirgu. Décors : Christoph Kanter. Costumes : Annette Beaufaÿs. Lumières : André Diot. Chef de chœur : Alessandro Di Stefano. Orchestre et chœur de l'Opéra national de Paris.
Diffusion en direct le samedi 14 avril à 19h30 sur France Musique.