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Publié le mercredi, 28 novembre 2012 à 18h30

L'art du Cunto, Tancredi e Clorinda de Monteverdi avec Mimmo Cuticchio

Par Karima Romdane

Si vous avez manqué la représentation du Théâtre de l'Athénée en mars dernier, Mimmo Cuticchio sera à la Fondation Royaumont le mardi 4 décembre 2012 à 20h30, pour un concert exceptionnel présenté en partenariat avec l’Institut culturel italien de Paris dans le cadre de Suona Italiano : Le Combat de Tancrède et de Clorinde de Monteverdi. L'art du Cunto, tombé en désuétude, mais déclaré en 2001 chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'Humanité par l'Unesco, fut très actif jusqu'à l'indépendance et la réunification italiennes. Imprégné d'esprit de résistance, le cunto s'inspirait des mythes chevaleresques issus du Moyen Age, en particulier de la chanson de geste franque.

Mimmo Cuticchio, le plus célèbre contastorie de notre époque, mêle dans ce Tancredi e Clorinda le récit au motif de l’amour, qui trouve dans le combat de Monteverdi sa représentation la plus parfaite et la plus sublime.

Les origines du cunto sicilien plongent dans la nuit des temps et son rythme scande depuis toujours le récit des épopées. Par le seul recours à sa voix, et s’aidant d’une épée, les contastorie racontaient, assis ou debout, entourés par un public assidu et attentif, l’histoire des rois de France et de leurs paladins, le répertoire épique et chevaleresque. Le mot cunto est un terme dialectal pour désigner le récit, mais le cunto était un conteur d’histoires appartenant uniquement au genre épique et chevaleresque, avec une scansion métrique, un art du geste et de la mimique permettant de caractériser les personnages.

À la différence du cantastorie, qui est un chroniqueur du temps et qui accompagne ses vers avec une guitare et un support représentant les divers épisodes de l’aventure, le cuntista raconte en prose et il s’accompagne uniquement d’une épée de bois ou de fer, qui lui sert parfois pour fendre l’air ou pour rythmer les batailles. Le cuntista évoque les personnages de l’aventure en devenant un corps sonore ; sa voix peut se faire tonnerre ou caresse, devenir âpre ou poignante, jusqu’à atteindre certains moments dramatiques où le récit devient une scansion régulière qui va au-delà de tout réalisme pour toucher à l’abstraction du son.

Mimmo Cuticchio, le plus célèbre contastorie de notre époque, mêle dans ce Tancredi e Clorinda le récit au motif de l’amour qui trouve dans le combat de Monteverdi sa représentation la plus parfaite et la plus sublime.

Avec : Marco Scavazza, Testo, Mariano Sanfilippo Tancredi, Picci Ferrari, Clorinda (chanteurs), les musiciens de l’ensemble Alessandro Scarlatti du conservatoire de Palerme : Ignazio Maria Schifani (clavecin), Boris Begelman, Alfia Bakieva (violons), Giannicola Stagno (alto), Ludovico Minasi (violoncelle), ainsi que Juliette Guignard (viole de gambe) du CNSM de Paris et le conteur Mimmo Cuticchio. Un projet en collaboration avec Conservatorio Vincenzo Bellini, Palermo. En collaboration avec Fondation Nuovi Mecenati 
Informations pratiques
Abbaye de Royaumont
95270 Asnières-sur-Oise. Royaumont est à 5 km de la gare de Viarmes (train à Paris Gare du Nord, direction Luzarches). Entrée libre dans la limite des places disponibles sur réservation au 01 34 68 05 50
Date : Mardi 4 décembre 2012 à 20h30