Jean-Pierre Como, Aldo Romano et Diego Imbert au New Morning

Par Karima Romdane

Le pianiste Jean-Pierre Como revient avec son nouveau album "Répertoire". Fondateur du groupe Sixun, Jean-Pierre Como contribue à forger l'identité du jazz français où la création et le mélange des genres apparaissent comme les critères majeurs de toute réflexion musicale. Aujourd'hui, ce maître de matière nous plonge au cœur de ses origines, l'Italie, et se consacre à la formule acoustique avec des accompagnateurs prestigieux. L'effet Como, une alliance personnelle entre générosité, lyrisme et créativité.

"Sur la pointe des notes, tout en délicatesse, ces instants avaient fini par s’effacer. Absents... ils étaient pourtant présents. Drôle de paradoxe. Étrange sensation. Souvenirs d’une autre époque, de ces journées à jouer des standards de jazz. A cultiver ce genre musical avec eux, grâce à eux... Et finalement sans eux. Mais on ne décide pas à la place des standards. Car ils font partie de ce socle d’où partent tant d’autres découvertes musicales.
Aujourd’hui, les voilà qu’ils reviennent avec force. Qu’ils s’imposent sur le clavier. Qu’ils procurent ce plaisir, cette liberté aussi intense qu’une composition musicale, tellement personnelle. Les voilà qu’ils remontent en surface, comme reviennent des souvenirs de notre enfance. Au point de donner cette envie irrépressible de mener jusqu’au bout un projet.

Ces « Standards », qui me filent aujourd’hui entre les doigts, ne sont pas à exhumer, mais à conquérir. Les interpréter n’est pas qu’une simple promenade musicale. C’est un processus long, parfois compliqué. Loin d’une vision enchantée, j’ai pourtant le sentiment qu’ils mettent à jour, dès l’instant où je les joue, ma complexité, mes contradictions, mes tiraillements... et mes bonheurs.
Pour enfin découvrir à quel point un standard de jazz n’est pas unique... Mais pluriel. Pluriel grâce à cette faculté d’appartenance : le temps d’une alchimie unique qui lui donnera cette coloration incomparable. De cette magie qu’il provoque avec d’autres musiciens. Finalement, les Standards sont en perpétuel devenir. Rien ne peut les figer. Ils sont le cœur. Et ils ne cessent de battre. Ils battent ici grâce à l’émotion de deux grands musiciens : Aldo Romano et Diego Imbert.

Avec Aldo, la rencontre est toute récente. Nous avons, me semble-t-il, un sens mélodique qui nous rapproche. « Pourquoi ? s’interroge-t-on parfois. Peut-être à cause de nos racines, de notre italianité... ». Qu’importe la réponse. Seule compte l’évidence. Elle est musicale, elle est rythmique, elle est complice. Aldo Romano possède ce son unique, en noir et blanc ou tout en couleur, et une vision qui bondit par-dessus les barres de mesure avec une sensibilité sans pareille.

Quant à Diego, voilà des années que nous nous croisons. Des années que cette magie opère entre nous. Où les mots viennent après. Une fois la musique jouée. Diego sait tutoyer toutes les libertés musicales. Mais il sait magnifiquement révérer les grands classiques : les Standards de jazz."

Jean Pierre Como

Des extraits en écoute sur : www.myspace.com/jeanpierrecomo

Réactions presse à la parution du CD « Répertoire » en mai dernier chez Futur Acoustic / Harmonia Mundi :

« Avec une pointe de nostalgie, beaucoup de tendresse, le jeu de Jean-Pierre Como s’empare précautionneusement de ces classiques. Son toucher flirte avec les notes, ne s’éloigne pas longtemps de la mélodie, joue pour la servir. Une promenade sensorielle d’une belle musicalité » - So Jazz

« Un très beau trio vient de naître en France et il ne sera que justice que les scènes et les clubs lui donnent fréquemment l’opportunité de se produire » - Classica

« Como, qui laisse ici chanter son piano et les silences, revient vers ce répertoire en trio avec une oreille neuve, une grande musicalité qui lui donne des couleurs personnelles » - La Croix

« Avec Aldo Romano et Diego Imbert, Como y donne la pleine mesure de sa maestria pianistique en revivifiant quelques beaux standards »- Télé Ciné Obs

Avec : Jean-Pierre Como : piano ; Aldo Romano : batterie ; Diego Imbert : contrebasse