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Publié le mercredi, 17 juillet 2013 à 08h00

Cendrillon des temps modernes

Par Emilie Voisin

Une journée à Rome est un conte des temps modernes : Gina, Cendrillon dans un des dortoirs de la banlieue romaine, a rendez-vous avec un député (le « grand méchant loup ») qui est censé « l’aider » pour sa future carrière d’actrice.

La caméra de la Comencini la suivra pendant cette journée « spéciale », accompagnée par Marco, le « crapaud » qui deviendra prince charmant : à son premier jour de travail en tant que chauffeur, le jeune homme sympathique, un peu maladroit emmènera Gina au rendez-vous. C’est même à coups de marteau qu’il réparera les souliers en strass de la jeune femme !

C’est la propre mère de Gina qui se révèlera être le personnage le plus sordide : elle lui achète de belles robes, la maquille, la chouchoute, comme une poupée. Elle espère faire d’elle quelqu’un de connu et de riche, sans les soucis quotidiens qu’elle doit affronter ; elle ferme donc les yeux sur ce que sa fille doit faire pour réaliser ses aspirations perdues.

Les deux acteurs sont frais et sympathiques, ils nous emmènent faire un tour à Rome, entre les banlieues moches où ils ont grandi et le centre ville, sorte d’eldorado des gens riches et des touristes, qui symbolise les espérances de ces deux ados qui ont envie de plus, de mieux et d’ailleurs.

Francesca Comencini réalise là un conte de fées moderne, en 24H, sans happy end. Le film se révèle sombre et critique de la société actuelle et des espoirs – très vite abrégés – de la jeunesse romaine. En une journée, les deux jeunes ados deviennent des adultes, confrontés à la dure réalité du marché du travail et aux sacrifices à endurer pour vivre ce fameux « quart d’heure de célébrité ».

film de francesca comencini, une journée à rome
Critique du film Une journée à Rome