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Publié le mercredi, 29 juin 2011 à 09h39

Carlo Zinelli. Une beauté convulsive

Par Ilaria Venneri

Carlo Zinelli commençait tout juste à peindre sur papier ce qu'il avait ébauché plus tôt en lacérant les murs de l'établissement avec des pierres et des morceaux de brique. Né en 1916, il a commencé par travailler à la ferme puis aux abattoirs. Volontiers solitaire, il se distinguait alors par son dandysme, son goût pour le dessin et la musique, avant que la guerre, qu'il fit comme chasseur alpin, n'exacerba sa schizophrénie.

Son œuvre — sorte de conte autobiographique qui mêle ces épisodes ayant précédé l'internement — représente une véritable révolution formelle: tour à tour l'itération, la dislocation, le dédoublement, l'atrophie, la stylisation, l'absence de perspective, les variations de plan et d'échelle, l'écriture dans les interstices qui bat comme un pouls, et puis la couleur, la couleur donnant aux silhouettes une densité palpable, tout ceci confère à la composition un rythme d'une modernité effrénée.

Ceux qui l'entouraient disent de lui qu'il n'avait ni l'intention, ni la conscience de produire une oeuvre, et ce bien qu'à sa mort, en 1974, on estima à trois mille le nombre de ses dessins — la plupart recto-verso — mais dont seul un tiers a été retrouvé. Jean Dubuffet et André Breton en ont, sans en percer les arcanes, admiré la beauté qui, comme l'affirmait ce dernier, «sera convulsive, ou ne sera pas».

Informations pratiques
Galerie Christian Berst
3-5, passage des Gravilliers 75003 Paris 3e
Tel. +33 (0)1 53 33 01 70
Dates : jusqu'au 23 juillet 2011
Carlo Zinelli
Galerie Christian Berst, jusqu'au 23 juillet 2011