Le bal philosophique, spectacle concert avec la Cie la Girandole

Par Karima Romdane

Dans le cadre de Montreuil-Rome, non è pericoloso sporgersi, le théâtre de la Girandole présente le bal philosophique, et si la tête parlait avec les pieds ? Un bal philosophique pour sautiller au rythme des chansons qui entraînent nos pas de danse dans l’univers de Fabrizio De André. Un mouvement ludique et aussi un temps de réflexion sur l’être humain.

“Le chant doit avoir, d’une certaine façon, ce que la musique chantée avait anciennement comme objectif : soigner les gens.” Fabrizio De André

Les Chansons de Fabrizio De André, interprétées par Luciano Travaglino en version bilingue français-italien, vont s’enchaîner sur les rythmes de l’Orchestrina Fratelli Semeraro. Dans le rôle de la Maîtresse de maison, Félicie Fabre, invitera l’assistance aux danses : valses, mazurkas, polkas, sérénades, slows, tarentelles...

Les danses seront ponctuées par les interventions « savantes » du célèbre conférencier Luciano Travaglino. Sur un mode burlesque, il nous parlera de la naissance des troubadours et du développement de leur poétique en langue d’oc, la langue parlée dans le Sud de la France, et de leur influence sur les trouvères qui s’exprimaient en langue d’oïl dans le Nord de la France.

Il nous causera aussi de l'héritage des troubadours et des trouvères à travers les siècles et jusqu'à nos jours. Parmi les plus illustres héritiers de cette tradition, on trouve ainsi dans une lignée un peu rocambolesque, Jacques Brel, trouvère et Georges Brassens, troubadour. Ce dernier, fut d’ailleurs le maître-inspirateur du jeune Fabrizio De André.

Les troubadours sont des poètes occitans (langue d’oc) qui ont développé l’art du chant courtois entre le XIIème et le XIIIème siècle.

Les trouvères sont les poètes qui ont repris et développé vers la fin du XIIème siècle l’art des troubadours au nord de la Loire (langue d’oïl). Les noms de troubadour et trouvère dérivent du verbe latin « tropare » : trouver, inventer, composer. Ces poètes-musiciens jouaient parfois eux mêmes leurs oeuvres, ou les faisaient interpréter par les jongleurs et ménestrels. Ce mouvement artistique a profondément et durablement marqué, à l’aube de la civilisation européenne, notre sensibilité poétique.

La tarantella est un genre de musique (et de danse) typique du sud de l’Italie, caractérisée par son rythme effréné et sa grande vitalité. C’est un terme générique qui englobe les différentes - et en même temps très similaires - danses et musiques des régions du sud de l’Italie : il y a par exemple la pizzica qui vient des Pouilles, la viddhaneddha qui vient de Calabre, le balle ‘ngopp o’tammurr ou tammurriata qui vient de la Campanie, le saltarello qui est typique des Abruzzes. Certaines formes de tarentelles ont même été, il y a encore quelques décennies, utilisées comme de véritables soins médicaux. Par exemple la pizzica a été, jusque dans les années 70, une musico-thérapie et une danse-thérapie traditionnelle (très efficace et reconnue par le peuple) qui faisait partie d’un phénomène médico-socio-culturel appelé Tarantismo.

Le bal philosophique, movimenti cantati de Fabrizio De André, spectacle de la Cie de la Girandole en français-italien. Avec : Félicie Fabre, Luciano Travaglino et l'Orchestrina Fratelli Semeraro. Texte Fabrizio de André, traduction Tony Abdo, conception Luciano Travaglino, costumes Julienne Paul. Avec l’aide d’ARCADI et de la SPEDIDAM.