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Publié le jeudi, 4 septembre 2014 à 11h00

Sicilia par Clyde Chabot à la FAR 2014

Par Karima Romdane

Sicilia- couverture

Ouvert depuis 2010, le 6b est un lieu de création artistique et de diffusion qui souhaite être acteur du territoire sur lequel il est implanté. Pour clôturer cette 4e édition de la Fabrique à Rêves (FAR 2014), les artistes du 6b vous ouvrent leurs portes de 14h jusqu'à l'aube ! Venez arpenter les 7OOO m2 de cet ancien immeuble industriel, implanté dans le chantier de Néaucité.

Le 6 septembre sera également l’occasion de danser et de se prélasser pour une dernière fois sur la plage du 6b ! Ces 1000 m2 d’espaces extérieurs qui vous ont fait rêver tout l’été seront au centre de l’effervescence de la journée : performances, cinéma en plein air, concert et DJ Set !

Parmi les animations de la journée, un solo autobiographique de Clyde Chabot de la Cie La Communauté Inavouable sur ses origines Siciliennes : Sicilia.

« Sicilia est un texte autobiographique, le monologue d’une voix qui tente de recoller les morceaux d’un passé familial presque perdu à partir de noms presque oubliés, de famille, de villes et de villages : Palerme, Messine, Agrigente… Le carnet de bord d’un voyage que j’ai entrepris sur les traces de ma famille maternelle, de mes grands-parents, mes arrières-grands-parents, mes-arrières-arrières-grands-parents qui, un jour, ont décidé de quitter la terre de leurs origines « la Sicile » pour la Tunisie puis la France. Vers un avenir meilleur ou espéré comme tel. Remonter le fil du temps, des origines à maintenant, comme pour refonder sa propre identité à travers ces questions : Qui étaient-ils ? que reste-il d’eux ? De quelles traditions archaïques ai-je hérité inconsciemment ?

Il reste peu de chose d’eux, de ces événements, effacés de la mémoire familiale. Ce projet est une tentative d’assembler les morceaux épars de cette histoire, les quelques souvenirs et anecdotes qui m’ont été transmis, les informations recueillies au cours du voyage, augmentées de l’imaginaire. Ce dernier vient combler par moments les trous de la mémoire familiale. Au gré des lieux visités, la fiction vient relayer le réel. A travers ce travail, je voudrais aussi interroger la migration et ses conséquences. Qu’est-ce que cela représente de tout quitter ? De quitter la terre de ses origines ? La terre même que l’on cultive parfois, d’abandonner sa culture, sa langue pour mieux se confondre avec les autres dans un pays d’accueil. A l’heure où l’on polémique et légifère autour de la question de l’identité nationale, il s’agit ici d’interroger l’identité à travers le prisme de l’intime, d’une histoire personnelle et familiale qui rejoint celle de la constitution d’une société, d’un pays. Ceci pour redonner une dimension sensible à cette question.

Mon texte contient des noms qui correspondent, pour la plupart, au réel de mon histoire familiale. Aussi, cette fois, il me semble important de prendre le risque de faire corps avec mes mots. Replonger dans cette histoire à la fois banale et spécifique, qui rejoint le mouvement de l’Histoire de la France avec la décolonisation en 1958, le rapport aux Italiens, longtemps considérés comme des immigrés de sous-ordre. Occasion aussi d’une interrogation sur la vendetta, de ses traces qui peuvent subsister en moi et qui proviennent peut-être de mon origine sicilienne…

En écho à la parole, des photographies seront projetées de manière aléatoire à différents moments du texte. Elles représentent des villes et des espaces visités durant mon voyage. Notamment des logements qui auraient pu être ceux de cette famille évoquée par le texte, hier et aujourd’hui. Dans l’espace, quelques déplacements pourront avoir lieu, guidés par des nécessités concrètes ou techniques : manipulation du diaporama de photos sur l’ordinateur, invitation des spectateurs à manger un morceau du fromage italien dont il est question dans le texte. Il y a quelque chose de presque familial dans cette proposition qui s’affirme dans une forme de fragilité et de convivialité. Le risque est pris d’une certaine subjectivité mise en jeu dans le présent partagé avec les spectateurs.

L’auteur et metteur en scène Stéphane Olry m’accompagne comme regard extérieur. »

Clyde Chabot

Texte, mise en scène et jeu Clyde Chabot. Regard extérieur et scénographique Stéphane Olry. Photographies Anne-Sophie Juvénal

Informations pratiques
  • Le 6B - 3e étage/Atelier 27
  • 6-10 quai de Seine 93200 Saint-Denis (RER D : Saint-Denis). Tél. 01 42 43 23 34
  • Samedi 6 septembre 2014 à 16h30 et 18h30 représentation (45 min)
  • Entrée libre sur donation
  • Tout le programme des journées portes de FAR 2014