Exposition du peintre italien Giovanni Merloni

Par Paolo Merloni

Peintre et écrivain, Giovanni Merloni naît à Rome peu de temps depuis la Libération de 1945. Tout de suite après le baccalauréat dans un lycée classique, son naturel d’artiste doit se soumettre à un compromis avec les attentes familiales : il fera ses études universitaires en devenant architecte.

Dans les années 70, Merloni se déplace à Bologne où, tout en acquérant les outils pour un urbanisme d’avant-garde, il s’engage sérieusement dans la peinture et la poésie. Assez remarquable, dans son séjour en Émilie-Romagne, est l’exposition de trente illustrations sur le thème du Roland furieux de l’Arioste au Palais des Diamants de Ferrare.

Rentré à Rome dans les années 80, Merloni consolide son style personnel dans les aquarelles tout en exploitant de moyens et grands formats à l’huile. À partir de 1989, il expose régulièrement en Italie avec une bonne reconnaissance critique. On signale entre autres : l’expo près du Laboratoire psychanalytique San Lorenzo (Rome, 1990) ; celles de Parme (1991) et Viterbo (1993) ; celles de Rome, galerie « Le logogramme » (1994) et tour Valadier de Pont Milvio (2000) et celle de Bologna, galerie « One day exposition » (2007).

En cette même période, Merloni participe avec ses textes et ses œuvres à quatre spectacles artistiques et musicales, avec le maestro Alvaro Vatri et la chorale Polyphonya : « Sensations de montagne » (1993) ; « Amour et bonne humeur » (1993) ; « Musique dans l’atelier » (1994) ; « Le pont des miracles » (2000).

En septembre 2006 Merloni s’installe à Paris. Après une première exposition rue de la Folie Méricourt dans le XIe (2010), cette exposition à l’Espace Mompezat (16, rue Monsieur Le Prince, 75 006 Paris) représente un passage important. Entièrement consacrées aux rapports entre peinture et graphisme, couleurs du pinceau et noir et blanc de la plume, les œuvres ici exposées représentent le noyau de la nouvelle production de Giovanni Merloni.

En tant qu’écrivain, Giovanni Merloni a publié en Italie : le roman « Le quatrième côté, éloge des incapables vertueux » (« Il quarto lato », Società Editrice Il Ponte Vecchio, 1998) ; le roman « Rome, ville ratée » (« Roma città persa », Edizioni dell’Oleandro, Roma, 2000) ; le recueil de poèmes « Le train de l’esprit » (« Il treno della mente », Edizioni dell’Oleandro, Roma, 2000) ; le roman « La foule de Bordeaux » (« La folla di Bordeaux », Edizioni dell’Oleandro, Roma, 2003) ; le roman en vers « Testament immoral » (« Testamento immorale », Manni Edizioni, 2006).

« On devrait trouver la force de s’écarter de la néfaste tendance à diviser les arts et les artistes au nom de genres différents ou de façons antagonistes de voir la peinture. Dans ma vision, qui voit l’homme au centre de toute activité créatrice, il n’y a aucune séparation nécessaire entre portrait et paysage, marine ou tableau abstrait. Chacun a le droit de s’exprimer librement. D’autant plus que désormais toute contamination entre les arts et les techniques possibles ce n’est plus un tabou. Elle est devenue une ressource.

À la contamination technique peut alors s’ajouter la contamination entre les domaines qui ont l’homme au centre de leur travail. La peinture se marie aussi bien à la photographie qu’à la musique, la danse, la littérature, le théâtre, le cinéma, la psychanalyse. » (Giovanni Merloni)