Des couleurs et du papier: France, Allemagne, Italie (1700-1850)

Par Francesco Romanello

Jusqu'au 7 juin 2013, la Bibliothèque Mazarine, en collaboration avec la Médiathèque Louis-Aragon du Mans, nous propose l'exposition "Des couleurs et du papier - France, Allemagne, Italie : 1700-1850", consacrée aux papiers décorés et imprimés dans ces trois pays entre la fin du XVIIe siècle et le milieu du XIXe: un parcours qui présente une centaine de pièces, provenant des fonds de la Bibliothèque Mazarine, de la Médiathèque Louis-Aragon du Mans et de collections privées.

A la croisée de l’histoire du papier, des arts décoratifs et de l’imagerie populaire, un foisonnant univers graphique a vu le jour dans les ateliers des cartiers, dominotiers et graveurs d’images entre 1700 et 1850.

Les papiers dominotés imprimés à la planche de bois et rehaussés au patron, ont souvent servi de couverture d'attente aux livres brochés ; aussi, éphémères et fragiles, sont-ils rarement parvenus jusqu'à nous, quelques objets attestant également de leur utilisation dans les arts mobiliers ou décoratifs. En revanche, les papiers dorés gaufrés ou dorés vernis d’outre-Rhin, appréciés des relieurs pour habiller les gardes des livres de grande valeur, ont été plus largement conservés, protégés à l’intérieur des volumes.

Fort prisés au 18e siècle, ces papiers assuraient le succès des artisans les plus talentueux, qui n’hésitaient pas à signer leur production, cas rare à une époque où l’anonymat était de rigueur dans les petits métiers : on connaît ainsi les ateliers Sillé au Mans, Sevestre Leblond à Orléans, « Les Associés » à Paris ; Leopold à Augsbourg et Eckart à Nuremberg ; Bertinazzi à Bologne et Remondini à Bassano, qui finit par occuper une position de quasi monopole en Italie.

Panorama significatif des productions françaises, allemandes et italiennes au 18e siècle, l'exposition présente une sélection de papiers provenant des fonds de la Bibliothèque Mazarine et de la Médiathèque Louis Aragon du Mans, complétés par des prêts de collectionneurs privés. Elle prolonge et illustre les travaux pionniers d'André Jammes, et les recherches récemment publiées par Christiane et Marc Kopylov (Éditions des Cendres). Elle doit aussi susciter de nouvelles découvertes.